Après la pandémie et la guerre, voici venu le temps des éruptions solaires. On pourrait croire à une litanie tirée d’une prédiction apocalyptique, façon calendrier maya. Mais c’est bien réel, ça n’est bien sûr pas lié aux véritables catastrophes de ces dernières années, et ça ne fera – normalement – pas trop de dégâts. Du moins pour la majorité d’entre nous.
Le soleil se réveille : après une période de grande tranquillité qui se prolongeait, nous allons assister à un fort regain d’activité de notre étoile. Concrètement, cela se traduit par un retour du phénomène des taches solaires, soit des zones « noires » qui peuvent être vues sur notre astre dans des régions de sa surface où la température est moins élevée qu’aux alentours, ainsi qu’une intense activité magnétique.
Blackout radio possible
Le phénomène a déjà commencé, et on peut s’attendre à du spectacle : la tache solaire « magnétiquement complexe » appelée 2975 a déclenché une vingtaine d’éruptions solaires ces derniers jours, dont une éruption de classe X qui s’est produite ce mercredi 30 mars. Les éruptions de classe X sont le type d’éruptions solaires le plus énergique : elles éjectent une grande quantité de particules chargées dans l’espace environnant.
Ces nuages chargés d’énergie peuvent atteindre la Terre en quelques minutes. De là à faire du dégât ? Oui, un peu : l’éruption d’hier aurait causé quelques perturbations du signal GPS et des interférences avec les transmissions radio à haute fréquence, utilisées par les stations de diffusion à ondes courtes, les aviateurs et les radioamateurs, selon Space News. Le risque de perturbation généralisée des communications radio à haute fréquence du côté de la Terre faisant face au soleil (soit l’Europe du Nord, le Canada, et les États-Unis) reste réel durant les prochains jours, même s’il s’atténue : il ne serait plus que de 10% pour la journée du 1er avril.
La variation du nombre d’éruptions solaires permet de définir un cycle solaire d’une période moyenne de 11,2 ans. Nous sortons donc d’une période de calme pour entrer dans une autre, marquée par un astre plus actif.
Florilège de lumières dans les cieux
Mais si nos communications risquent d’en subir les contrecoups, cette activité solaire va peut-être aussi nous offrir de beaux spectacles, si nous nous trouvons sous les bonnes latitudes. Les éruptions plus lentes appelées éjections de masse coronale (CME) qui ont accompagné certaines des récentes éruptions augmentent les chances de voir des aurores à couper le souffle pour ceux qui vivent dans les régions septentrionales de l’Amérique et de l’Europe, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande dans l’hémisphère sud.