L’OTAN va fournir à l’Ukraine du matériel de protection contre les attaques chimiques ou nucléaires

C’est la plus grande crainte d’escalade militaire entre l’est et l’ouest depuis des décennies : y a-t-il un risque réel que la guerre en Ukraine dégénère jusqu’à ce que soient employées des armes de destruction massive ou de pure terreur ? À l’OTAN en tout cas on ne veut pas courir le risque de se retrouver non-préparé.

Ce jeudi, l’Alliance se réunit pour un sommet exceptionnel, et l’agenda comprend la décision de fournir à l’Ukraine du matériel destiné à faire face à une situation nucléaire, chimique, ou bactériologique.

« Cesser de brandir le sabre nucléaire »

Inutile de préciser que cette mesure serait un message adressé à Moscou. Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, a appelé Vladimir Poutine a « cesser de brandir le sabre nucléaire » et a réitéré ses avertissements selon lesquels le Kremlin pourrait chercher « un prétexte » pour utiliser des armes chimiques alors que la guerre entre dans son deuxième mois. « Je m’attends à ce que les alliés acceptent de fournir un soutien supplémentaire », notamment « des équipements pour aider l’Ukraine à se protéger contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires », a-t-il déclaré la veille de la réunion, rapporte The Guardian.

« Menace existentielle » et risque d’escalade

Le chef de l’OTAN a refusé de préciser ce qui serait fourni exactement comme matériel de protection, mais il est probable qu’il s’agisse de masques à gaz et de combinaisons, peut-être aussi des outils de décontamination chimique ou bactériologique. Mais sa déclaration reflète l’incertitude croissante des membres de l’alliance quant aux intentions de la Russie, l’invasion de l’Ukraine étant bloquée sur plusieurs fronts.

Il faut dire que le gouvernement russe joue beaucoup de cette ambiguïté et brandit régulièrement la menace de l’escalade si l’OTAN, voire l’Union européenne, va trop loin dans son soutien à l’Ukraine. Mais ce qui constituerait un prétexte d’escalade reste flou. Plus tôt cette semaine, Vladimir Poutine a déclaré que les armes nucléaires pourraient être utilisées si Moscou pensait être confrontée à une « menace existentielle ». Ce qui peut être interprété de multiples manières.

Menace sous faux drapeau

Aux rayons chimique et bactériologique, l’inquiétude croissante provient surtout des rumeurs croissantes propagées par Moscou – mais aussi par Pékin – que les États-Unis disposeraient d’un réseau de laboratoires à destination militaire en Ukraine, et que Washington compterait s’en servir. Aucune preuve solide n’a été produite pour justifier les déclarations russes, mais ce narratif fait craindre la mise au pied d’une opération « false flag » de la part du Kremlin dans le seul but de justifier sa guerre, voire son propre recours à des armes chimiques ou bactériologiques.

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