Tensions en Ukraine: ce que se sont dit Biden et Poutine

Les présidents des États-Unis et de la Russie se sont entretenus dans ce que l’on sait être le 2e appel officiel entre les deux hommes, ce jeudi. L’appel aura duré 50 minutes. 50 minutes pour apaiser les tensions à la frontière ukrainienne.

« Une discussion franche et informative », voilà comment on décrit la discussion entre Joe Biden de Vladimir Poutine du côté russe. Chacun a fait valoir ses arguments. « Poutine a décrit en détail les principes de base énoncés par la Russie dans les propositions de sécurité et a souligné que nous chercherons à assurer la sécurité de la Russie. En principe, le président américain était d’accord», a expliqué Yury Ushakov, un collaborateur de Poutine, dont les propos ont été rapportés par CNBC.

Le président Biden a rappellé d’emblée qu’en cas d’invasion de l’Ukraine, son administration était prête à répondre « de manière décisive », aux côtés de ses alliés. « Nous allons continuer à surveiller de très près le mouvement et le renforcement des forces russes à la frontière ukrainienne et nous préparer à toute décision finale prise par le président russe », a précisé un responsable de la Maison-Blanche.

OTAN

Comme il l’avait déjà dit, Poutine a posé quelques conditions à une non-agression de l’Ukraine: ses troupes n’attaqueraient pas l’Ukraine voisine si sa candidature à rejoindre l’OTAN était rejetée. Il s’agit d’une ligne rouge pour Moscou.

Du côté russe, encore, on estime que « Biden a clairement déclaré que les États-Unis n’avaient pas l’intention de déployer des armes de frappe offensives en Ukraine. Et Poutine a noté que c’est l’un des points clés pour nous. »

C’est depuis 2002 que l’Ukraine cherche à entrer dans l’Alliance atlantique la plus puissante au monde. Rappelons que l’article 5 de la Charte stipule que si l’un des États membres est attaqué, cela déclenche une réponse automatiquedes autres membres de l’alliance.

Lors du précédent entretien, Joe Biden n’avait pas donné son accord à cette ligne rouge. Il avait adopté un discours plus dur, insistant sur les sanctions économiques et politiques des États-Unis et de leurs alliés. Des sanctions qui iraient « bien au-delà de celles qui avaient été mises en oeuvre en 2014 », lorsque la Russie avait envahi la Crimée. Ce jeudi, Poutine aurait mis en garde son homologue américain contre cette « erreur collossale ».

3 rendez-vous clés

Reste que des milliers de troupes russes sont toujours amassées aux frontières de l’Europe et que leur configuration inquiète les analystes. Les prochains pourparlers entre la Russie et les États-Unis auront lieu de 10 janvier entre la vice-secrétaire d’État Wendy Sherman et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Ces discussions seront suivies le 12 janvier d’une rencontre Russie-Otan, puis le 13 janvier d’une réunion dans le cadre de l’OSCE.

La désescalade des tensions passera par des gestes des deux côtés.

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