Joe Biden annoncera, dans le courant de la semaine, des mesures symboliques fortes de la part des États-Unis à l’encontre de Pékin. Un boycott diplomatique des JO d’hiver est sur la table. En Chine, on fulmine et on met en garde : c’est s’engager dans un drôle d’engrenage.
Selon une information de CNN, le président américain Joe Biden a prévu d’annoncer dans le courant de cette semaine qu’aucun officiel américain ne sera présent aux Jeux olympiques d’hiver de 2022, qui doivent se tenir du 4 au 20 février à Pékin. Cette mesure aurait pour but d’envoyer un message très fort à la Chine sur la scène internationale, mais sans empêcher formellement les athlètes américains de participer aux compétitions.
Un boycott, mais diplomatique
Le Conseil national de sécurité, qui a discuté en privé du boycott, s’est refusé à tout commentaire, selon CNN. Un boycott complet n’est pas attendu, ce qui signifie que les athlètes américains seront toujours autorisés à concourir, mais on peut quand même s’attendre à se qu’ils soient massivement moins nombreux. La dernière fois que les États-Unis ont boycotté complètement des Jeux olympiques, c’était en 1980, lors des Jeux de Moscou, alors que le président Jimmy Carter était en fonction.
Violations des droits humains
L’administration Biden a subi des pressions de la part des législateurs américains pour instituer ce boycott diplomatique. Ceux-ci voulaient prendre position contre les violations des droits de l’homme en Chine. Pour rappel, la République populaire est fortement critiquée pour sa politique de répression envers les militants pro-démocratiques de Hongkong, mais aussi sous le feu de nombreuses accusations de violation des droits humains à l’encontre des Ouïghours, au Xinjiang. Les témoignages s’accumulent depuis des années pour dénoncer les exactions de Pékins à l’encontre de cette minorité, parquée dans des camps, contrainte au travail forcé, et même soumise à des expériences médicales. Le département d’État américain, ainsi que certains pays européens, ont qualifié de « génocide » les actions de la Chine contre les Ouïghours.
A l’heure qu’il est, on ne sait pas si d’autres pays suivront les États-Unis dans ce geste aussi fort que critique envers Pékin. Différents pays sont en effet eux aussi dans une position diplomatique délicate avec la Chine et, au sein de l’Union européenne, c’est le cas de la Lituanie, qui fait l’objet de fortes pressions pour avoir accordé une représentation diplomatique permanente à Taïwan.
En avril dernier, la Chine avertissait déjà que toute mesure de boycott à l’encontre de « ses » Jeux d’hiver ferait l’objet d’une « robuste réponse chinoise » : « La politisation des sports portera atteinte à l’esprit de la Charte olympique et aux intérêts des athlètes de tous les pays », a déclaré le porte-parole, Zhao Lijian. « La communauté internationale, y compris le Comité olympique américain, ne l’acceptera pas. »