L’agence spatiale américaine envisage le retour de l’humanité sur la Lune dès 2024, avec à terme, une base permanente sur l’astre du soir. Pour l’alimenter en énergie, elle parie sur le nucléaire. Avec l’espoir d’arriver ensuite plus vite sur Mars depuis le tremplin lunaire.
Alors qu’aucun être vivant natif de la Terre n’y a plus posé le pied depuis 1972, la NASA compte bien profiter du retour annoncé sur la Lune pour instaurer une présence permanente. Mais une base lunaire, cela ne s’improvise pas et, avant même de réfléchir à abriter et à nourrir les futurs colons, il faut penser à une source d’énergie suffisamment fiable et durable. Car en fin de compte, c’est elle qui les maintiendra en vie sur ce caillou plus qu’hostile qui nous sert de satellite : chauffage, éclairage, recyclage de l’oxygène : tout, absolument tout, nécessite d’avoir le courant.
Réacteur de poche
Mais pour cette question cruciale, l’agence spatiale américaine a déjà une solution toute prête : le nucléaire. Elle vient de révéler son plan afin de transporter et d’installer un réacteur sur la Lune. La NASA et le Département américain de l’Énergie (DOE) lancent maintenant un appel aux industries américaines pour qu’elles leur soumettent des concepts de systèmes d’énergie à fission nucléaire qui pourraient fonctionner sur la surface lunaire et qui seraient prêts à être lancés vers la Lune dans les années à venir. La NASA et le DOE sélectionneront les propositions les plus prometteuses dès la fin février 2022, et aideront à développer ces concepts pendant une période de 12 mois. Objectif : une source d’énergie sur la Lune dans les 10 ans.
Pour y parvenir, l’agence imagine un engin plutôt réduit, capable de prendre place dans un alunisseur, voire, pourquoi pas, monté sur un rover. Il devrait être capable de produire 10 kilowatts d’électricité, soit assez pour alimenter quelques maisons, ici sur Terre. La NASA estime qu’à terme, il lui faudrait produire 40 kilowatts sur la Lune afin d’alimenter des installations susceptibles d’accueillir une trentaine de personnes pour une période de dix ans. Tout en laissant de la marge pour l’objectif suivant : partir plus loin encore.
Prendre de l’élan pour viser Mars
L’agence spatiale américaine a remis sur la table un projet qui, souvent imaginé, n’a encore jamais été concrétisé : un vaisseau spatial à propulsion nucléaire. Un engin qui permettrait d’aller plus vite et plus loin, sans pour autant s’encombrer du même volume de carburant. Une idée qui, sur Terre, a toujours fait craindre les conséquences d’un accident au décollage, mais qui s’avère tout de suite plus envisageable dans la gravité très réduite de la Lune, qui facilitera donc le départ d’une fusée. Mais pour l’heure, on n’en est pas là : la NASA garde les pieds sur Terre, et son projet Artemis parie sur un retour de l’humanité chez Séléné d’ici 2024.