Le militant des droits humains et critiques saoudien Ali Al-Ahmed poursuit Twitter pour négligence. La société technologique a engagé deux hommes qui se sont avérés être des espions du gouvernement saoudien. Les hommes ont pu voler des informations fiables et les transmettre au régime saoudien.
Le procès est contre Twitter et les deux espions. M. Al-Ahmed accuse Twitter de négligence parce qu’il a embauché ces hommes sans procéder à des vérifications approfondies et qu’ils ont ensuite pu voler et transmettre des données personnelles. Les données d’Al-Ahmed ont également été divulguées, notamment ses messages privés et ses liens avec des militants en Arabie saoudite.
Le compte Twitter d’Al-Ahmed en arabe est également bloqué par l’entreprise depuis 2018, selon lui en raison du vif intérêt des Arabes pour ce qu’il publie. « Alors que Twitter aime jouer la victime de l’espionnage gouvernemental, son approche des victimes comme Ali Al-Ahmed raconte une histoire très différente », a déclaré Randy Kleinman, l’avocat d’Al-Ahmed. Pour Al-Ahmed, ce n’est pas la première fois qu’il est confronté à une telle situation.
Ce n’est pas la première fois
Ce militant des droits de l’Homme a lui-même fui le Moyen-Orient et a obtenu l’asile politique aux États-Unis en 1998. Il y a fondé l’Institute for Gulf Affairs, un groupe de réflexion et un cabinet juridique spécialisé dans les droits de l’Homme qui suit de près la politique et l’éducation au Moyen-Orient. En tant que critique saoudien, Al-Ahmed affronte aussi régulièrement le régime. Par exemple, en 2002, il a trouvé des preuves de la décapitation du journaliste du Wall Street Journal, Daniel Pearl. Pearl a été enlevée et assassinée plus tôt cette année-là au Pakistan par un groupe lié à Al-Qaida. Ils ont utilisé une vidéo de l’acte macabre pour appeler les jeunes Saoudiens à se battre pour eux.
En 2018, Al-Ahmed a été contacté par le « secrétaire du rédacteur en chef » de la BBC. Après enquête, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un message inventé, et que le nom de la personne n’était pas connu de la BBC. Une enquête de l’agence Associated Press a révélé qu’il s’agissait d’une tentative de piratage. Le soi-disant journaliste voulait que des logiciels espions soient installés sur le téléphone portable d’Al-Ahmed.