Un enfant américain a 76% de risques supplémentaires de mourir avant un an que son équivalent européen, australien ou canadien. Sur 100.000 naissances, 17 sont fatales à la mère. Un chiffre deux fois plus élevé qu’en France.
Les soins de santé aux USA ont très mauvaise presse, ce n’est une surprise pour personne. On se représente mal à quel point cela impacte l’espérance de vie des Américains – et ce, dès leur plus jeune âge. Alors que les États-Unis font partie des nations les plus prospères de la planète, ils détiennent le record du taux de mortalité infantile le plus élevé parmi les pays dits « développés ».
C’est le triste constat d’une étude menée par The Commonwealth fund, une organisation philanthropique militant pour l’accès aux soins de santé. Celle-ci a comparé et classé les performances médicales de 11 pays parmi les plus prospères de la planète et, globalement, les USA arrivent bons derniers. Sauf qu’il ne s’agit pas là tant de performance que de vies humaines, écourtées, voire coupées à la racine. Aux États-Unis, l’étude recense 177 décès considérés comme évitables par tranche de 100.000 personnes. Cela représente plus du double de la Suisse, qui arrive en tête avec 83 pour 100.000.
Naissance à risque
Si cette estimation parait encore fort théorique, les autres chiffres sont accablants: la mortalité infantile touche 5,7 naissances sur 100.000, tandis que 17,4 délivrances sur 100.000 causent la mort de la mère aux États-Unis. En comparaison, le second chiffre le plus élevé revient à la France, où la moyenne de la mortalité maternelle est de 7,6 décès sur 100.000 naissance. La moitié des chiffres américains.
Une étude précédente, basée sur des statistiques s’étirant de 2001 à 2010, avait estimé qu’un enfant américain avait 76% de chance de plus de mourir avant son premier anniversaire qu’un bébé né dans 19 autres pays développés et démocratiques. Et s’il en réchappe, il aura encore 57% de plus de risques de ne pas atteindre les 19 ans.
Espérance de vie en baisse
La situation n’est pas plus brillante pour les plus âgés: l’espérance de vie moyenne culmine à 83 ans seulement, et celle-ci accuse le plus fort recul depuis la Seconde Guerre Mondiale.
L’étude menée par The Commonwealth fund comparait les pays selon cinq catégories : l’accès aux soins, l’efficacité administrative, l’équité et le résultat des soins. Les USA arrivent derniers dans quatre de ces cases et deuxième dans le processus des soins (le taux de complications postopératoires étant par exemple un point fort des USA, de même que de bons diagnostics).
Car on n’est pas forcément mal soigné aux États-Unis, mais il faut en avoir les moyens. Sur les pays étudiés, c’est le seul à ne pas disposer d’un système universel de soins de santé. Un sujet hautement polémique aux USA, où l’idée de cotisations ou d’impôts versés à l’État pour le bien du plus grand nombre passe très mal. 70 millions d’Américains n’ont aucune couverture de leurs soins de santé, ou alors très insuffisante.
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