Le tourisme ne sera plus jamais pareil à Amsterdam. La capitale touristique des Pays-Bas est en train d’opérer un tournant majeur.
Le quartier rouge, c’est bientôt fini. Une proposition de la maire, Femke Halsema, a été soutenue par une large majorité politique. Elle vise à fermer les célèbres ruelles étroites aux abords des quais.
Le but est ensuite de déplacer les travailleuses du sexe dans un centre spécialement construit, en dehors d’Amsterdam, dont l’emplacement reste à déterminer.
La CDA et le parti chrétien CrhistenUnie plaident depuis longtemps pour l’abolition du quartier chaud de De Wallen. Ils ont maintenant été rejoints par le parti du Premier ministre Mark Rutte, mais également pas les Travaillistes et les Verts.
Un véritable tournant: ‘Les touristes sont invités à profiter de la beauté et de la liberté de la ville, mais pas à n’importe quel prix. Nous devons intervenir fermement’, a expliqué Diederik Boomsma de la CDA, dans des propos rapportés par Le Guardian.
Les prostituées étaient devenues en elles-mêmes des attractions touristiques, subissant les regards et les abus, selon la maire. Cette décision ne plait toutefois pas aux établissements qui affirment que les travailleuses du sexe ont fait le choix de travailler au bord du canal de Singel et De Wallen et s’y sentent heureuses.
Un 2e symbole
La bourgmestre n’en a pas fini de bousculer les certitudes dans la ‘Venise du Nord’. Début janvier, elle appelait à interdire l’accès des coffeshops aux touristes étrangers.
Une proposition qui ne bénéficie toutefois pas du même soutien. Avec 166 coffeeshops, Amsterdam regroupe près de 30% de tous les établissements des Pays-Bas. La ville accueille quelque 3 millions de touristes étrangers chaque année, dont beaucoup de jeunes qui se rendent dans ‘les bars à weed’.
L’opposition craint un déplacement de la vente du cannabis dans les rues, faisant grimper la criminalité. Le parti libéral D66, les Verts, le Parti travailliste et le parti socialiste ont exprimé de sérieux doutes sur les projets de la maire.