Les cours du pétrole plongeaient ce jeudi de plus de 5% pour la deuxième séance consécutive, au plus bas depuis le 15 juin, plombés par la propagation rapide du Covid-19 qui entraîne en Europe des mesures sanitaires drastiques, limitant la consommation de brut.
Vers 12H35 GMT (13H35 à Paris), le baril américain de WTI pour livraison en décembre valait 35,48 dollars à New York, en chute de 5,11% par rapport à la clôture de mercredi.
Celui de Brent de la mer du Nord pour le même mois lâchait de son côté 4,93% à 37,19 dollars, peu après avoir lui aussi brisé le plancher des -5%.
Les deux contrats de référence ont abandonné plus de 10% depuis le début de la semaine et évoluent à leurs plus bas depuis plus de quatre mois.
‘Une correction des prix était attendue, elle est là’
‘Une correction des prix était attendue, elle est là’, a réagi Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad. ‘Des contaminations records frappent chaque jour l’Europe et les États-Unis, et de nombreux pays qui consomment beaucoup de pétrole comme l’Italie, l’Allemagne et la France se retrouvent à nouveau en situation de confinement’, a-t-il complété.
Le marché digère les nouvelles mesures drastiques annoncées mercredi soir en France et en Allemagne pour contrer la propagation du Covid-19, des mesures qui limitent fortement la demande d’or noir alors que l’offre augmente, notamment à cause du retour sur le marché de la production libyenne.
Hausse des stocks
Cet écart qui se creuse entre offre et demande entraîne une situation de surplus et, mécaniquement, une hausse des stocks de brut.
C’est le cas aux Etats-Unis, où ceux-ci ont augmenté de 4,3 millions de barils la semaine passée selon les chiffres hebdomadaires de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) publiés mercredi, alors que les analystes s’attendaient à une augmentation trois fois moindre.
Face à ces facteurs baissiers, les perturbations de la production dans le Golfe du Mexique du fait du passage de l’ouragan Zeta sur une zone concentrant raffineries et plateformes pétrolières pesaient peu.
Zeta, rétrogradé jeudi matin en tempête tropicale, a touché terre mercredi après-midi près de La Nouvelle-Orléans, dans l’Etat américain de Louisiane, avec des vents allant jusqu’à 130 km/h, après avoir légèrement perdu en puissance, selon le Centre national des ouragans (NHC).
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