Des chercheurs de l’Argonne National Laboratory ont converti du CO2 en éthanol par le biais d’une technique peu coûteuse. L’éthanol, utilisé pour produire du carburant, est également exploité pour la production de nombreux produits du quotidien, comme le gel hydroalcoolique. Si le processus n’est pas nouveau, la technique est inédite.
Transformer à faible coût du dioxyde de carbone (CO2) pour en faire, à terme, du carburant liquide? Le défi a été relevé par une équipe de chercheurs américains, dont les résultats viennent d’être publiés. Si le processus n’est pas nouveau, l’efficacité du nouveau procédé est en revanche inédite.
‘Nous avons mis au point un nouveau mécanisme catalytique capable de convertir le dioxyde de carbone et l’eau en éthanol’ déclare Tao Xu, un professeur de l’université de l’Illinois qui a pris part aux travaux.
80% des produits manufacturés
Ensemble, ils se sont penchés sur un nouveau catalyseur qui pourrait favoriser l’élimination de la pollution atmosphérique. Comment? les catalyseurs accélèrent les réactions chimiques et sont au cœur de nombreux processus industriels. Ils sont essentiels à la transformation du pétrole lourd en essence ou en carburant pour les avions. Aujourd’hui, les catalyseurs interviennent dans plus de 80% de tous les produits manufacturés.
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L’efficacité de l’opération (jugée selon le rendement de Faraday) dépasse le ratio de 90%, ce qui est bien supérieur aux autres électrolyses réalisées jusqu’ici. De plus, le catalyseur fonctionne de manière stable, sur une longue période et à basse tension.
Une méthode peu coûteuse
Le CO2 étant une molécule stable, sa transformation en une molécule différente est normalement gourmande en énergie et coûteuse. Cependant, selon le chimiste Di Jia Liu qui a participé aux travaux, il est possible de ‘coupler le processus électrochimique de conversion du CO2 en éthanol en utilisant notre catalyseur au réseau électrique, et de profiter de l’électricité à bas prix disponible à partir de sources renouvelables comme l’énergie solaire et le vent pendant les heures creuses’.
Ce procédé permettrait alors de convertir électro-chimiquement le CO2 émis dans les processus industriels, tels que les centrales électriques à combustibles fossiles ou les usines de fermentation d’alcool.
Le dioxyde de carbone deviendrait une matière première, incitant d’autres secteurs à chercher à l’exploiter et à le revendre, ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour la planète.