Un des objectifs de la politique alimentaire européenne ‘Farm to Fork’ (F2F) voudrait que 25% des terres agricoles soient cultivés de manière biologique d’ici 2030. Un défi qui inquiète de nombreux producteurs.
Imposer un tel quota serait néfaste pour le secteur, selon les associations de défenses des agriculteurs. La demande n’est actuellement pas assez forte pour amortir une telle offre. Les fermes biologiques ne seraient alors plus viables. Pour la Fédération des industries agroalimentaires allemandes, il faut absolument respecter la balance entre l’offre et la demande.
En Belgique, seuls 6,8% des terres sont actuellement réservées à l’agriculture bio. Leur proportion a doublé en 10 ans, ce qui est énorme. Mais si notre pays veut atteindre l’objectif F2F, cette part doit quadrupler durant la prochaine décennie.
Jeudi, le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a tenu à rassurer les exploitants. Pour lui, le projet reste tout à fait envisageable, et cela grâce à des aides venues directement de l’Europe, explique un article d’Euractiv.
Comment faire?
D’une part, il faut encourager les cultures biologiques par des subventions. La part du budget de la PAC qui lui sera consacré sera bien plus élevée ce qui avait été proposé en 2018, assure le commissaire. Les producteurs qui souhaitent passer au bio pourraient alors le faire sur base d’un investissement financier raisonnable de sa part.
Lors de son discours à la Convention mondiale de l’alimentation, Wojciechowski donne l’exemple de son propre pays, qui, selon lui, ne finance pas assez les fermes biologiques. En moyenne, le budget polonais qui lui est alloué est de 3 euros par habitant, alors qu’il se situe aux environs de 300 au Danemark.
D’autre part, la demande doit aussi être stimulée. Un plan d’action sera bientôt présenté par la Commission européenne. On y retrouvera des campagnes de promotions, par exemple. Les marchés publics seront motivés à sélectionner des fournisseurs proposant une alimentation biologique. En fin de compte, le but est de créer un lien de confiance entre le client et le producteur. Il n’y aura alors pas d’excédent d’offre.
Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se passe. Avec le confinement, les citoyens se sont tournés vers les producteurs locaux. La demande en aliments bio a explosé, et le commissaire ne doute pas que cette tendance durera encore un moment.