Des modélisations en 3D d’une centrale et de ses composants sont disponibles sur Internet, de même que des plans de construction détaillés. Le b.a.-ba de l’échafaudage nucléaire pour les nuls… Avec pour but une économie mondiale climatiquement neutre.
Construire sa propre centrale nucléaire, une entreprise tirée par les cheveux qu’a pourtant déjà tentée David Hahn en 1994. À 17 ans seulement, il tente de fabriquer un réacteur nucléaire dans son jardin du Michigan. C’est du sérieux puisque les autorités doivent intervenir pour décontaminer la zone irradiée.
Aujourd’hui, David Hahn aurait sans doute bien mieux réussi sa tentative. Grâce à la magie d’Internet, qui délivre en open source les plans d’une centrale nucléaire ce qui a de plus fonctionnelle. Korii révèle qu’on les doit à l’Energy Impact Center (EIC), un organisme de recherche qui ambitionne de rendre l’économie mondiale neutre en émissions de carbone d’ici à 2040.
Son projet d’énergie atomique open source, nommé OPEN100, doit donc ‘accélérer le déploiement de la solution au changement climatique la plus vitale au monde: l’énergie nucléaire’, selon l’organisation. Une méthode comme une autre pour lutter contre le changement climatique? Chacun ses combats…
Deux ans de recherche
Le site en question dévoile tous les plans nécessaires, résultats de deux ans de recherche, 1.500 interviews avec des professionnels et cent sites nucléaires visités dans une quinzaine de pays différents. Un autre de leur objectif très sérieux: réduire les coûts du nucléaire.
‘L’industrie nucléaire s’est engagée dans une spirale de coûts toujours croissants, privilégiant le fait de gagner plus en construisant plus gros, ce qui n’a fait qu’exacerber ses difficultés. OPEN100 ouvre la voie à la standardisation, à la simplification et à l’énergie nucléaire rentable. La solution ultime pour le changement climatique’, explique Bret Kugelmass, directeur général de l’EIC. Il accuse les modèles de centrales traditionnelles de rendre l’industrie trop coûteuse et peu réactive au changement (climatique, notamment).
Un intérêt présent
À en croire son enthousiasme, les intéressés sont bien au rendez-vous. ‘En deux semaines, nous avons été submergés par l’intérêt d’ingénieurs, de partenaires industriels et même de promoteurs internationaux, mais aussi de laboratoires nationaux du monde entier, désireux de s’appuyer sur le précédent des débuts de l’industrie nucléaire américaine, lorsque les institutions scientifiques ont aidé l’industrie privée à développer rapidement l’énergie atomique’, se félicite-t-il.
Espérons tout de même que certains n’en profitent pas pour tenter l’expérience de David Hahn chez eux. Ou pire, qu’une telle installation civile ne se transforme en site militaire non revendiqué…
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