La formation d’un gouvernement fédéral s’enlise une nouvelle fois. Mais suite à ses discussions avec les missionnaires Patrick Dewael (Open VLD) et Sabine Laruelle (MR), le roi a décidé de leur accorder un délai supplémentaire d’une semaine.
Fin de semaine dernière, une piste vers une Vivaldi s’ouvre. Le but est de prolonger le gouvernement en affaires courantes vers une sorte de gouvernement d’urgence qui n’en a que le nom. Car ce dernier doit de toute façon obtenir une majorité.
Cette formule, qui devait voir la Première ministre Sophie Wilmès (MR) prendre l’initiative, avait bénéficié du soutien des Verts et du PS. Mais une nouvelle fois, le CD&V apposait son refus d’aller dans cette direction. Une décision renforcée par un sondage en interne à la méthodologie douteuse. Il suffisait en effet d’accéder à un simple lien, et certains ont reconnu qu’ils pouvaient émettre leur avis autant de fois qu’ils le souhaitaient. De plus, il ressort que 7.000 membres du CD&V sur les 44.000 que compte le parti se sont prononcés. On peut donc se poser de sérieuses questions pour cette sorte de sondage improvisé sur deux jours.
Néanmoins, 63% ont indiqué qu’ils voulaient ‘absolument voir’ une majorité flamande dans un nouveau gouvernement. C’est-à-dire que la N-VA devait y être impliquée. La Vivaldi (sans la N-VA) ne recueillait que 37% des préférences.
Voilà qui vient certainement compliquer la tâche du duo de missionnaires qui pensait détenir une piste sérieuse. De son côté, sur La Première, Joachim Coens, président du CD&V, s’interrogeait sur le refus de certains partis de vouloir se mettre autour d’une table avec les nationalistes. Outre le PS, il visait clairement Ecolo. Dans la foulée, il a explicitement demandé aux missionnaires de ne pas se borner à la piste Vivaldi.
Bref, le CD&V ne veut pas d’une Vivaldi et le PS (et Ecolo) ne veulent pas d’un attelage avec la N-VA. Plus de 440 jours de crise n’auront donc pas suffi à faire changer les positions.
IVG
Et maintenant? Le duo de missionnaires a un délai d’une semaine supplémentaire. Mais pour faire quoi ? Une piste mène à un gouvernement sans le CD&V. Mais pour cela, il faudrait convaincre les socialistes flamands, pas très chauds d’intégrer une coalition où ils ne sont pas nécessaires. Ces derniers veulent aussi parler concret et mesures. En outre, la Flandre y serait encore plus sous-représentée. Enfin, il faut convaincre le cdH longtemps laissé sur le carreau.
D’un autre côté, c’est la survie du gouvernement en affaires courantes – MR/Open VLD/CD&V – qui est maintenant en jeu. Et un vote décisif doit intervenir prochainement sur la dépénalisation complète de l’IVG et la prolongation du délai à 18 semaines. Le CD&V s’y oppose catégoriquement. Le texte soutenu par le PS a une majorité avec le sp.a, Ecolo-Groen, le MR, l’Open Vld, le PTB et DéFI. La N-VA veut faire entrer le sujet dans les négociations en cours. Le cdH a tout récemment décidé de rejoindre la position du CD&V. Pour reporter la proposition via une autre demande d’avis au Conseil d’Etat, il faut un total de 50 députés. Ce qui implique de facto les voix du Vlaams Belang. À plusieurs égards ce dossier s’annonce sulfureux.
L’ulitme recours pour une sortie de crise est la tenue d’élections anticipées. Mais en pleine crise du coronavirus, inutile de préciser qu’un tel attroupement serait difficile à mettre en place.
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