Plusieurs centaines de migrants se dirigeaient vers la frontière entre la Turquie et la Grèce, affirment les médias turcs ce vendredi matin. Et pour cause, un haut responsable turc a déclaré à l’AFP que son pays n’empêcherait plus les migrants qui le souhaitent de se rendre en Europe.
‘Nous ne retiendrons plus ceux qui veulent se rendre en Europe’, a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat. Cette décision ‘d’ouvrir les portes’ aurait été prise lors d’un conseil de sécurité extraordinaire, présidé par le chef de l’État Recep Tayyip Erdogan, dans la nuit de jeudi à vendredi, selon l’agence de presse française.
L’élément déclencheur de cette réunion aura été la mort d’au moins 33 militaires turcs dans des frappes aériennes près d’Idleb et attribuées par la Turquie au régime syrien, soutenu par la Russie.
Selon, l’agence de presse DHA, relayée par l’AFP, environ 300 migrants syriens, irakiens ou encore iraniens sont arrivés dans la province d’Edirne, à la frontière grecque.
‘Nous accueillons déjà près de quatre millions de réfugiés’
Depuis la crise migratoire de 2015, ce n’est pas la première fois que la Turquie menace l’Europe ‘d’ouvrir les portes’ dans le but de faire pression sur l’UE. En mars 2016, Turquie et Union européenne ont conclu un pacte migratoire. Les passages ont alors drastiquement chuté, mais il semble être en augmentation depuis plusieurs mois.
‘Nous accueillons déjà près de quatre millions de réfugiés et n’avons pas les moyens ni les ressources d’autoriser l’entrée sur notre territoire à un million de personnes supplémentaires’, a déclaré vendredi Fahrettin Altun, dont les propos sont cités par l’AFP. Le directeur de la communication de la présidence turque fait ainsi référence à la catastrophe humanitaire à Idleb, où près d’un million de personnes ont fui les bombardements du régime pour tenter de trouver refuge en Turquie.