La N-VA sait que la Flandre n’est pas mûre pour prendre son indépendance. Elle lui préfère le modèle confédéral. Les nationalistes deviennent soudainement les premiers défenseurs de la Belgique, en tout cas sous sa forme symbolique.
Deux sorties pour une même direction. Bart De Wever et Théo Francken sortent leur plan communication. Après l’échec de la coalition avec le PS, les deux hommes forts de la N-VA veulent éviter à tout prix le retour de la coalition Vivaldi à l’avant-plan.
Et quoi de mieux que de retourner l’argument Belgique contre leurs ennemis politiques ? N’ayez pas peur, ‘dans notre modèle confédéral, la Belgique ne disparait pas. Le chocolat, la bière et les Diables rouges subsistent’, a rassuré Theo Francken ce matin sur La Première. La Vivaldi ? ‘Une partition parfaite pour la fin de la Belgique’, insiste le désormais député fédéral. Et de préciser: ‘La N-VA ne veut pas le séparatisme.’ C’est la première fois que c’est annoncé aussi clairement.
Bart De Wever, à sa manière, ne disait pas autre chose hier soir dans l’émission Terzake en Flandre ce lundi soir, ainsi qu’aux micros de la presse francophone: ‘La Belgique de papa a vécu’ sans toutefois en souhaiter la fin définitive. Il a ajouté que le président des socialistes, Paul Magnette, était parfaitement conscient de cette situation.
Le PS ‘n’a pas osé’
Selon Bart De Wever, les socialistes désirent aussi une certaine forme de régionalisation. Le problème, c’est ‘que Paul Magnette n’a pas osé dire la vérité à ses partisans (…). J’aurais eu le courage de traverser le Rubicon, mais Magnette est revenu juste avant et a ensuite méprisé Koen Geens.’
Le président des nationalistes fait référence aux discussions avancées avec les socialistes en novembre dernier. Une sorte de deal: plus de politiques sociales contre de la régionalisation. Paul Magnette et le PS auraient fait marche arrière. L’argument de Bart De Wever est que le PS sent le souffle d’Ecolo et du PTB dans son cou et n’ose pas franchir le pas.
‘Des contrevérités’, a réagi le président des socialistes. Ce qui est sûr, c’est que le PS veut sauver la sécurité sociale et la solidarité. Magnette est bien conscient que la Belgique va finir par devoir se réformer une nouvelle fois, mais il préférerait sans doute le faire plus tard, en 2024.
Pour la N-VA, le virage ‘pro-Belgique’ (avec d’énormes guillemets) s’est opéré il y a plusieurs années déjà. Les nationalistes savent que la marque Belgique garde une certaine valeur, que les mentalités ne sont pas mûres pour une Flandre indépendante, et enfin que le meilleur moyen de renforcer la Flandre est de peser sur les politiques fédérales. Voilà pourquoi ils ne veulent pas lâcher ce niveau de pouvoir. Sans doute au bénéfice du Vlaams Belang cela dit.
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