La voiture à hydrogène a-t-elle une chance ?

Les initiatives et annonces concernant les projets de mobilité à l’hydrogène se sont multipliés dernièrement : trains à hydrogènebus à hydrogènetaxis… Concernant les voitures, le développement de la technologie à l’hydrogène est poussé surtout par les constructeurs asiatiques Toyota, Honda, Hyundai. Mais si la technologie est au point, y a-t-il réellement un engouement pour la voiture à hydrogène ?

Elle présente pourtant des avantages certains. La voiture à hydrogène est en fait une voiture électrique, mais l’énergie ne provient pas de batteries comme pour une voiture électrique classique ; elle est produite directement dans le véhicule à partir d’hydrogène et d’oxygène grâce à une pile à combustible. La voiture électrique classique, elle, doit stocker son énergie, ce qui entraîne pas mal de contraintes : autonomie, poids de la batterie, temps de recharge…

Les voitures à hydrogène sont… des voitures électriques

Philippe Boucly, le président de l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible, expliquait récemment pour France Info que « c’est très simple, la mobilité à l’hydrogène c’est une mobilité électrique. C’est un moteur électrique, l’énergie est stockée à bord dans un réservoir d’hydrogène et cette énergie est transformée en énergie électrique au travers d’une pile à combustible ».

Le plus incroyable, c’est que ce procédé ne rejette que de l’eau. Alain Treier, qui travaille sur la Toyota Mirai, le modèle à hydrogène du constructeur japonais, commente dans Le Temps que « c’est de l’eau pure, on peut la boire, mais elle a un peu le goût de plastique ».  Une voiture qui rejette de l’eau potable… Si cela semble idyllique, le bilan écologique des véhicules à hydrogène est pourtant à nuancer.

Un bilan carbone pas si rose

Le problème, c’est que l’hydrogène pur est rare à l’état naturel. Plus précisément, l’hydrogène est abondant, mais il est associé à d’autres éléments et il faut donc l’extraire – le plus souvent à partir de gaz naturel. C’est là que les choses se corsent. Ce processus libère beaucoup de gaz à effet de serre et nécessite le recours à une énergie fossile, le gaz naturel, dont l’extraction produit elle-même beaucoup de dioxyde de carbone.

Pour ne pas plomber le bilan écologique de la voiture à hydrogène, il faut produire de l’hydrogène « vert », créé à partir d’énergies renouvelables. C’est ce que permet la méthode de production par électrolyse de l’eau, une technique certes plus verte mais beaucoup plus coûteuse, enfin pour l’instant.

Les usages attendus de cette énergie propre sont multiples, mais la technologie est-elle assez mûre ? La recherche continue pour faire de la production d’hydrogène propre une alternative viable. Par exemple, des chercheurs américains ont récemment mis au point un procédé d’électrolyse avec de l’eau de mer.

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