Dans le monde, les dix pays dont les populations diminuent le plus rapidement se trouvent tous en Europe de l’Est, indique un rapport des Nations unies cité par Quartz. Selon les démographes, ces Etats risquent par conséquent d’être confrontés à de graves problèmes.
La population de l’Europe de l’Est devrait encore fortement se réduire au cours des prochaines années. Pire encore, la plupart de ces dix pays refusent de considérer le problème afin de trouver une solution au désastre démographique.
D’ici 2050, la Bulgarie, la Lettonie, la Moldavie, l’Ukraine, la Croatie, la Lituanie, la Roumanie, la Serbie, la Pologne et la Hongrie devraient voir leur population diminuer de 15% ou plus, précise le rapport.
Aucun déclin démographique n’est attendu dans aucun autre pays du monde.
Anciens Etats communistes
« De nombreux pays post-communistes d’Europe centrale et orientale se dirigent vers un déclin démographique majeur », explique Tomas Sobotka, chercheur au Centre Wittgenstein, organisme qui analyse la dynamique des populations. « En outre, beaucoup de ces pays ont déjà connu un déclin massif de population au cours des 25 dernières années. »
Selon Sobotka, depuis 1989, au moins 11 pays ont diminué de plus 10%. La Lettonie a perdu plus d’un quart de sa population (27%), la Lituanie, 23%, la Bulgarie et la Bosnie-Herzégovine, 21%.
« Il s’agit d’une perte massive de population sans précédent en temps de paix. »
Selon Sobotka, cette diminution de population s’explique par trois facteurs : la baisse du taux de fécondité, l’émigration massive et une mortalité relativement élevée. « Alors que les pays d’Europe occidentale et méridionale ont attiré beaucoup d’immigration, ce qui a compensé les effets des taux faibles de fécondité, l’Europe de l’Est se trouve dans une double impasse, cette région étant confrontée à l’émigration et à un faible taux de natalité. »
Réfugiés
Il y a deux ans, l’Europe comptait 511,8 millions d’habitants. Cette année-là, 5,1 millions de naissances ont été recensées. Toutefois, on a comptabilisé autant de décès. Par conséquent, le million et demi de migrants était le seul facteur à l’origine de la croissance de la population européenne.
« Accepter davantage de migrants pourrait être une solution évidente à la bombe à retardement démographique de l’Europe de l’Est. Mais ce problème reste politiquement toxique », explique Quartz.
La résistance la plus significative à l’égard des migrants vient des pays dont la population diminue rapidement. En 2015, l’Union européenne a été secouée par une crise des réfugiés lors de laquelle plus d’un million de migrants sont arrivés. La Grèce et l’Italie, principaux accès maritimes à l’Europe, ont été fortement touchés par cette crise. L’UE avait alors tenter de réinstaller 160.000 migrants dans d’autres pays. Cependant, cette tentative a échoué. La Slovaquie et la République tchèque ont accueilli respectivement seize et douze réfugiés. La Hongrie et la Pologne ont refusé d’accepter des migrants.
En fin de compte, seuls 25.000 immigrants ont pu être réinstallés.