Erdogan détient 50 armes nucléaires américaines “en otage”

En retirant les troupes américaines de Syrie, le président américain Trump permet à l’État islamique de se réorganiser et fait un cadeau à Bashar Al-Assad, à la Russie et à l’Iran. Rarement une décision de Trump a été aussi rapidement et aussi massivement condamnée par les deux familles politiques américaines. Dorénavant, il sera difficile de séparer le nom Trump des conséquences politiques et historiques dans la région.

Dimanche soir, les Kurdes ont été obligés de conclure un accord avec l’armée de Bachar Al-Assad. Ce dernier est le président de la Syrie, et a été qualifié de « criminel de guerre » par les États-Unis. Il doit cette qualification à son implication dans des attaques chimiques contre son propre peuple. Environ 1 000 soldats américains sont maintenant bloqués dans la région. La Turquie a fermé toutes les routes. Il faudra probablement organiser un pont aérien pour les évacuer.

Au cours du week-end, les troupes turques – alliées de l’OTAN – ont tiré sur des Américains. Une erreur, selon les Turcs. Mais aussi « une première », a déclaré Jeffrey Lewis du James Martin Center for Nonproliferation Studies. « Un pays qui abrite des armes nucléaires américaines et qui tire maintenant sur les troupes américaines. »

Erdogan: « Je ne peux pas accepter que la Turquie ne dispose pas d’armes nucléaires »

Tout semble indiquer que le vrai drame n’a pas encore commencé. Les autorités américaines étudient actuellement les moyens de retirer 50 armes nucléaires de la base militaire d’Incirlik en Turquie, à environ 400 km de la frontière syrienne. Ces armes sont maintenant des « otages » d’Erdogan, selon des initiés.

Si les Américains les retirent, cela signifie de facto la fin de l’alliance américano-turque. Si les Américains laissent les armes nucléaires en Turquie, elles demeureront vulnérables aux décisions souvent capricieuses de l’autocrate turc. Au début du mois de septembre, Erdogan avait déclaré aux membres de son parti qu’il ne pouvait pas accepter que son pays ne dispose pas d’armes nucléaires.

Ce qui se passe aujourd’hui à la frontière syro-turque prouve une fois de plus que nulle part dans le monde les choses ne peuvent évoluer aussi rapidement qu’au Moyen-Orient. Parce que les situations qui réclamaient des solutions il y a des années n’ont jamais été traitées.

Plus