Tous ceux qui ont suivi le énième débat mardi soir pour clarifier les projets des candidats à la nomination du parti démocrate se sont couchés en se posant des questions plus nombreuses que les réponses qu’ils ont obtenues.
Elizabeth Warren, qui se présente soudainement comme la frontrunner des démocrates, a eu cinq fois la possibilité d’expliquer comment elle financerait ses projets de réforme des soins de santé. Et cinq fois, elle a tourné autour du pot. Son plan « Medicare for All » coûtera 3 200 milliards de dollars par an au gouvernement sur une période de 10 ans. De l’argent qu’on ne peut trouver en augmentant simplement les impôts des riches. Un argument qu’un certain nombre de candidats n’ont eu de cesse de répéter.
Warren s’est déjà distinguée par ses arrangements avec la vérité. Par exemple, elle aimait raconter qu’elle descendait des Indiens d’Amérique, jusqu’à ce qu’il s’avère que c’était faux, et elle a dû s’excuser. Plus récemment, elle a déclaré avoir cessé de travailler alors qu’elle était enceinte de son premier enfant, parce qu’elle était victime du sexisme sur son lieu de travail. Mais ça ne correspond pas avec ce qu’elle avait dit auparavant.
Mardi soir, Warren s’est montrée sous le jour d’un politicien classique
Warren aime faire semblant d’être quelqu’un qui dit la vérité, mais mardi soir, elle s’est révélée être un homme politique classique, évitant de dire des vérités inquiétantes car elle craint que les électeurs ne soient pas assez sages pour comprendre des questions difficiles.
Bien que les proportions restent disproportionnées, les démocrates auront du mal à renverser Trump et son palais de mensonges si leur propre candidat ne craint pas non plus de malmener la vérité.
Biden semble avoir déjà perdu ses meilleures chances
L’ancien vice-président Joe Biden semble avoir perdu ses meilleures chances. L’affaire de l’Ukraine l’a poussé sur la défensive, comme en témoigne son trésor de guerre. Ses réserves financières sont plus problématiques que les médias ne voudraient nous le faire croire. Après la première série de primaires, cette tirelire pourrait bien atteindre ses limites. Biden s’appuie surtout sur de riches donateurs. Mais ils préfèrent parier leur argent sur un « winner« , alors que Biden ne l’est plus depuis plusieurs semaines. Pendant ce temps, les candidats adverses continuent de recueillir des dons plus modestes en ligne, sans avoir à investir du temps et de l’énergie pour tenter de séduire les donateurs riches.
Beaucoup de démocrates sont restés sur leur faim mardi soir. Ils commencent donc à examiner plus sérieusement d’autres candidats. Pete Butigieg et Amy Klobuchar ont fait d bon travail. Mais ni l’un ni l’autre ne donne l’impression aujourd’hui qu’ils pourraient servir de contrepoids sérieux à la machine Trump.
En attendant, les médias semblent se concentrer uniquement sur la procédure de destitution du président et sur ses décisions désastreuses en Syrie. Cela donne souvent l’impression que Trump ne peut pas gagner les élections. Les bureaux de paris ont également réduit les chances de victoire de Trump.
Mais…
Quiconque veut expulser Trump de la Maison-Blanche doit avoir un plan aujourd’hui pour remporter les élections. Pour cela, il est nécessaire de remporter la nomination au début des primaires. De préférence avec beaucoup d’argent dans la caisse. À l’heure actuelle, aucun démocrate ne donne l’impression d’en être capable.
Enfin, il y a le modèle électoral de Moody’s. Ce dernier a correctement prédit toutes les élections présidentielles depuis 1980… sauf en 2016. Selon ce modèle, Trump remporterait facilement les élections et de manière convaincante. Moody’s prend en compte 3 scénarios:
- Les électeurs votent en fonction de l’économie (Trump remporte le collège électoral à 351 contre 187).
- Ils votent en fonction de la situation du marché boursier (Trump gagne à 289/249).
- Les électeurs votent en fonction de leur probabilité de perdre leur emploi (Trump gagne à 332/206).
Conclusion : Tant que les démocrates n’auront pas de candidat qui semble assez fort pour gagner, on peut dire sans risque de se tromper que Trump est le favori pour remporter les élections en novembre 2020.