Au cours d’une conversation téléphonique récente, le président américain Trump a demandé au Premier ministre australien, Scott Morrison, d’aider le procureur général, William Barr, dans sa recherche d’informations susceptibles de discréditer l’enquête Mueller. C’est ce que deux responsables américains, au courant de cette affaire, ont indiqué au journal New York Times.
La publication du contenu de la conversation a été limitée par la Maison Blanche. Seul un petit groupe d’assistants du président peut en demander le contenu. C’est une décision inhabituelle. C’est comparable à la conversation téléphonique controversée que Trump a eu avec son homologue ukrainien Zelensky en juillet. Le contenu de cette conversation a poussé les démocrates à entamer une procédure de destitution contre Trump.
Trump semble voir un allié dans le procureur général Barr. Ce dernier devait contribuer à établir que l’enquête de Mueller était corrompue et partiale. Tout comme la conversation avec Volodymyr Zelensky, la question posée à Morrison indique que le président utilise son accès aux dirigeants du monde pour promouvoir ses intérêts politiques personnels.
Pourquoi l’Australie ?
En 2016, des responsables du gouvernement australien avaient informé le FBI que la Russie avait fourni à l’équipe de campagne de Trump des informations politiques incriminantes sur Hilary Clinton. Cette information leur avait été fournie par George Papadopoulos, qui a conseillé l’équipe de campagne de Trump en matière de politique étrangère. Papadopoulos a été par la suite condamné à 14 jours de prison pour faux témoignage devant le FBI. Papadopoulus a également déclaré que les Russes avaient reçu « des milliers » de courriels de Clinton envoyés par un certain Joseph Mifsud. Depuis lors, on a perdu toute trace de ce dernier. Rudy Giuliani, avocat de Trump et ancien maire de New York, affirme que les services de renseignement occidentaux ont abusé de Misfud pour piéger Papadopoulos.
Selon l’Associated Press, la conversation entre Trump et le Premier ministre australien n’était qu’une des nombreuses tentatives qu’il a faites avec « de nombreux pays étrangers ». À maintes reprises, Trump a voulu que ces pays enquêtent sur les origines du travail du procureur spécial Robert Mueller.
En mai, Trump avait déclaré aux journalistes que le ministre de la Justice Barr devait enquêter sur tous les pays qui avaient tenté de nuire à sa campagne présidentielle en 2016.
« J’espère que [Barr] enquêtera sur le Royaume-Uni. Qu’il enquêtera sur l’Australie et qu’il enquêtera sur l’Ukraine. J’espère qu’il enquêtera sur tout, car un complot a été commis contre notre pays. »
Selon l’agence de presse Reuters, une source anonyme au sein du gouvernement australien confirme que Trump a effectivement parlé à Morrison. Le Washington Post, par contre, sait que le ministre de la Justice Barr était également en contact avec les services de renseignement anglais et italiens. Encore et encore afin de découvrir les sources de l’enquête Mueller.