Fin 2016, la banque nationale de Suède, la Riksbank, avait annoncé qu’elle étudiait la possibilité de lancer sa propre monnaie virtuelle, la « e-couronne ». Selon James Pomeroy, analyste économique chez HSBC, la Suède pourrait devenir le premier pays au monde à émettre sa propre monnaie virtuelle dans les prochaines années. Les Suédois sont déjà très à l’aise avec les transactions financières virtuelles, et les paiements en liquide se font de plus en plus rares dans le pays.« La Suède est sensiblement plus avancée que le Royaume-Uni, l’Europe continentale ou les Etats-Unis, bien à la traîne de cette tendance. Comme [le pays] est très développé sur le plan technologique, on peut y observer beaucoup de nouvelles choses intéressantes en économie bien avant de les voir ailleurs » a commenté James Pomeroy.La nouvelle monnaie ne remplacera pas l’argent liquide, mais pourrait être une solution dans les cas où les paiements en liquide ne sont pas acceptés. Il poursuit : « Il est révélateur de voir combien d’endroits en Suède n’acceptent plus le liquide – c’est là que la banque centrale doit intervenir. Si la limite est franchie où les détaillants ou les cafés par exemple n’acceptent plus d’argent liquide, alors il faut une forme de paiement électronique pour faire ses achats. La Riksbank dit simplement que si cela arrive, le boulot de la banque centrale est de fournir un moyen de paiement acceptable pour tous. Si le liquide n’est plus un moyen accepté de paiement, la banque centrale doit proposer une alternative. »
Le liquide quasiment éradiqué en Suède
Au début de cette décennie on utilisait encore l’argent liquide dans 40 % des transactions en Suède. Cette part avait chuté à environ 15 % il y a 2 ans. Et selon Pomeroy, l’usage des espèces pourrait tomber à moins de 10 % cette année. Un large éventail de boutiques et de pubs n’acceptent déjà plus l’argent liquide.
Quelle forme ?
Toutefois, Pomeroy se demande se demande quelle forme spécifique pourrait prendre la création d’une monnaie virtuelle en Suède.«L’e-couronne suédoise pourrait se baser sur une structure de chaîne de blocs comparable au Bitcoin », spécule-t-il. Une autre possibilité serait d’y adjoindre d’autres formes de paiement, comme des cartes de crédit ou des applications, qui relieraient les transactions à une base de données. Selon Pomeroy, la première solution, qui offre davantage de possibilités, devrait être la préférée. De plus, l’opération se rapproche du principe d’un système bancaire national, adapté à la monnaie virtuelle.Cependant, le déploiement de ce système serait probablement plus long.L’économiste souligne que la jeunesse de la population suédoise devrait être un facteur facilitant pour l’adoption d’une monnaie virtuelle.