De nombreux médias nous informent régulièrement des avancées technologiques en matière de voiture autonome. Lundi, la Californie a autorisé les prototypes de voitures autonomes à emprunter les routes de son territoire. Mais quand sera-t-il possible d’acheter une voiture autonome capable de circuler dans le monde entier?
C’est la question que se pose The Economist, rappelant 3 conditions doivent être réunies pour que cette question se pose. D’abord, les voitures autonomes devront ressembler à des voitures; ensuite, il faudra que des gens désirent les acheter; enfin, elles devront être capables de rouler sur toutes les routes et dans toutes les conditions.
De navettes
Les voitures autonomes, telles qu’elles sont conçues aujourd’hui, ressemblent beaucoup à des voitures traditionnelles, mis à part le fait que leur volant semble manipuler par un homme invisible. Mais à l’avenir, elles n’auront probablement plus de volant ni de pédale, et seront proposées dans toutes sortes de formes et de tailles.
Il est en effet probable qu’il s’agira plutôt de navettes capables de transporter un certain nombre de passagers dans une zone géographique limitée et bien cartographiée : une zone urbaine. Ce seront très probablement des « robotaxis » que l’on appellera au moyen d’une application de type Uber. Les premières voitures autonomes ne seront donc pas vouées à être vendues à des utilisateurs finaux, mais plutôt partagées, pour des raisons économiques et technologiques, explique le journal.
Phoenix
La technologie des voitures autonomes est déjà relativement avancée en ce qui concerne la conduite sur route par beau temps dans des zones urbaines. Cela explique pourquoi l’un des pionniers de ce secteur, Waymo, une filiale de Google, a choisi Phœnix dans l’Arizona pour tester ses premiers prototypes. Elle envisage même d’y lancer un service de robotaxis cette année. D’autres services devraient bientôt apparaître, et leur zone d’intervention devrait s’étendre progressivement.
Pourquoi les particuliers n’achèteront pas de voitures autonomes…
Selon The Economist, cette restriction aux zones urbaines s’explique parce que les capteurs nécessaires pour faire fonctionner une voiture pleinement autonome coûtent plus cher que la voiture elle-même. Leur coût sera donc mieux amorti avec une voiture générant des revenus, qui pourra être utilisée plusieurs heures par jour. En effet, en moyenne, les voitures de particuliers ne roulent que 5 % du temps.
Il faudra probablement attendre les années 2030 pour que le coût des capteurs chute, et que les voitures autonomes deviennent accessibles aux particuliers. Mais à ce moment-là, il est probable que la plupart des gens n’y verront aucun intérêt, car les robotaxis seront bien plus pratiques et bien moins chers.
Des analystes d’UBS ont calculé qu’une course actuellement effectuée par Uber pour un coût de 2,50 dollars passerait à 0,70 dollars si l’on supprimait le conducteur. Par comparaison, il faut compter 1,20 dollar pour couvrir la même distance avec une voiture privée, lorsque l’on prend en compte tous les frais, dont l’assurance et la maintenance.
… même lorsque leur usage sera totalement banalisé
Selon la même étude d’UBS, d’ici 2035, 80 % des gens utiliseront des robotaxis dans les villes où ils seront disponibles, et la possession de voitures dans les zones urbaines chutera de 70 %.
En 2050, le nombre total de voitures sur les routes sera réduit de moitié, et la moitié de ces véhicules seront des voitures autonomes. La plupart des distances couvertes sur le seront avec des robotaxis qui seront utilisés en continu.