A partir de l’année prochaine, la Chine exigera que l’on installe une puce RFID sur le pare-brise de toutes les nouvelles voitures immatriculées. Cette obligation vise à fournir des informations utiles pour l’étude et la gestion du trafic, la réduction de la pollution et l’amélioration de la sécurité publique.
Ce programme sera initialement volontaire à partir du 1er juillet 2018, avant de devenir obligatoire dès l’année prochaine.
Des lecteurs installés le long des routes
Des lecteurs installés le long des routes enregistreront le passage des véhicules ainsi pucés et transmettront ces informations au ministère de la Sécurité publique. Ce programme prévoit également l’enregistrement de la plaque d’immatriculation et de la voiture du véhicule en question. Cependant, les coordonnées GPS du véhicule ne seraient pas incluses parmi les informations collectées, et il ne s’agit donc pas de donner aux autorités la possibilité de localiser tout véhicule à tout moment.La Chine est confrontée à un grave problème de congestion du trafic. Rien qu’à Pékin, on compte 5 millions de véhicules roulant. C’est aussi l’un des pays du monde où la mortalité au volant est la plus forte. L’Organisation mondiale de la santé a calculé qu’on y avait dénombré plus de 260 000 morts sur les routes en 2013.
Les puces devraient permettre de lutter contre les bouchons, et de réduire la pollution qui en découle, mais également de juguler la hausse des attaques terroristes menées à l’aide de véhicules.
Stimuler l’industrie des puces
Mais ce programme a aussi un objectif secondaire, explique Business Insider : stimuler l’industrie des puces en Chine.
Selon International Business Strategies, 90 % des puces utilisées en Chine sont importées ou produites localement par des entreprises étrangères. Des milliards de dollars devraient être versés dans un nouveau fonds d’investissement pour financer les travaux de R & D qui doivent aboutir à la conception d’une puce 100 % chinoise.
D’autres pays adeptes
La Chine n’est pas le premier pays à utiliser des puces informatiques dans les voitures. La Californie a commencé à tester des plaques d’immatriculation à puce destinées à permettre aux automobilistes de mettre à jour automatiquement leurs immatriculations, mais aussi d’aider la police à retrouver les véhicules volés. Le Mexique planche sur la mise en place d’un système similaire. Enfin, des pays comme l’Inde, l’Afrique du Sud, le Brésil et Dubaï utilisent couramment des puces RFID embarquées sur les véhicules pour le paiement du carburant, du stationnement des péages, mais aussi des amendes.
Un dispositif de surveillance de la population qui s’étoffe de jour en jour
Néanmoins, cela n’enlève rien au caractère inquiétant de ce type de dispositif. Il semble voué à rejoindre la panoplie de surveillance de la population qui s’est considérablement étoffé récemment, à la faveur des innovations technologiques.
Les autorités chinoises suivaient déjà les plaques d’immatriculation avec des caméras de contrôle de sécurité dans certaines régions, et le pays ambitionne d’installer 450 millions de caméras de surveillance sur tout le territoire d’ici 2020.
La reconnaissance faciale est courante, que ce soit par des caméras montées ou avec des lunettes intelligentes, désormais utilisées par la police chinoise. Le gouvernement a aussi mis en place un système de “crédit social”, qui évalue les citoyens en fonction de leurs finances, de leur comportement et d’autres facteurs. Récemment, on a appris que le pays avait lancé un programme pilote de reconnaissance faciale dans deux salles de classe pour surveiller le comportement des élèves.
Il bloque également de nombreux services dépendants d’Internet comme les applications et les sites Web et restreint la liberté d’expression de plusieurs façons.