Les Palestiniens sont-ils de plus en plus isolés du Monde arabe?

Le prince hériter saoudien, Mohammed Bin Salman a rencontré – à la grande surprise de tout le monde – les leaders d’organisations juives fin mars lors d’une réunion à New York. Cette rencontre avait été très critiquées par le président palestinien Mahmoud Abbas. Trois sources différentes ont rapporté ce qui s’était dit pendant cette fameuse réunion. 

La critique de Mohammed Bin Salman (MbS) à propos du leadership palestinien peut être résumée en trois points: 

1. Au cours des dernières décennies, les Palestiniens ont raté toutes les occasions et rejeté toute proposition de paix. Il est temps qu’ils acceptent les propositions qui sont mises sur la table, qu’ils se taisent ou qu’ils cessent de se plaindre. 

2. Le cas palestinien n’est pas une priorité pour le gouvernement saoudien, ni pour l’opinion publique saoudienne d’ailleurs. Leur première priorité est plutôt l’influence croissante de l’Iran dans la région. 

3. Indépendamment de leur critique envers les leaders palestiniens, l’Arabie saoudite ainsi que d’autres pays du Golfe ont besoin de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien s’ils veulent normaliser leurs relations avec Israël. Selon les mêmes sources, « les dirigeant juifs sont presque tombés de leurs chaises » lorsqu’ils ont entendu MbS tenir ces propos à New York.

Le rapprochement saoudo-israëlien

L’Arabie saoudite et Israël, sous l’impulsion des États-Unis mais aussi sous de leur ennemi commun l’Iran, font depuis un certain temps un travail très prudent de normalisation de leurs relations. 

Par exemple, l’Arabie saoudite a accepté pour la première fois le mois dernier qu’un avion de ligne Air India en direction d’Israël puisse survoler son espace aérien, évitant ainsi un détour de 2.000 kilomètres. 

Ce ne sont pas seulement les Israéliens qui sont plus indulgents, mais aussi et surtout les Saoudiens qui le font par pure nécessité. Ils ont été mêlés dans toute une série de conflits dans la région où ils se sont retrouvés pour la majeure partie dans le camp des perdants. On parle par exemple du chaos en Syrie, de la montée de l’islam militant au Moyen-Orient, de la guerre civile au Yémen ou encore de la menace des ayatollahs d’Iran. 

Le plan de paix de Kushner

Le gouvernement Trump a élaboré un plan de paix pour le Moyen-Orient juste après son entrée en fonction en janvier 2017. Sous la direction de Jared Kushner, le gendre (de confession juive) du président Donald Trump, et de l’envoyé spécial Jason Greenblatt, un plan a été élaboré et est aujourd’hui prêt. Mais depuis l’annonce en décembre dernier des Américains de relocaliser leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, les Palestiniens ont tout simplement boycotté toutes les initiatives de Washington. Kushner peut maintenant compter sur le soutient de MbS pour convaincre le monde arabe que les Palestiniens doivent entamer des négociations de paix avec Israël sur base du plan américain.

À Ramallah, c’est le chaos 

Pendant ce temps, c’est le chaos sur les Territoires palestiniens. Lundi, les membres du Conseil palestinien (PNC) se réuniront à Ramallah pour la première fois depuis près de 10 ans. La succession du président Mahmoud Abbas devrait être discutée. Mais il y a beaucoup de chance pour que les discussions ne mènent à rien. Plus de 100 membres ont tenté de suspendre la réunion au cours des dernières années. Le Hamas a même appelé au boycott de la réunion. La PNC a pourtant annoncé que tout se déroulerait comme prévu. Il y a beaucoup de chance cependant pour que les Palestiniens, fortement divisés se séparent encore un peu plus. 

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