Les Îles Féroéconnaissent une pénurie de femmes considérable. Une partieimportante de la population locale quitte ces îles lointaines ettente de se construire une vie nouvelle au sein des grandes villesdes pays voisins. Ce sontsurtout les femmes qui décident de mettre les voiles. Parconséquent, les hommes locaux recherchent de plus en plus d’épousesvenues de contrées plus éloignées.
La plupart du temps, cesfemmes étrangères sont originaires des Philippines ou de Thaïlande.Actuellement, plus de 300 femmes venues de ces pays vivent sur les ÎlesFéroé. Ce nombre semble minime mais sur une population de 50.000personnes, elles forment maintenant la minorité ethnique la plusimportante de ces 18 îles, situées entre la Norvège et l’Islande.
Cependant, une partiesignificative de ces femmes connaissent une période d’adaptationdifficile. Selon le Premier ministreAxel Johannesen, les Îles Féroé connaissent un « déficit degenre » avec environ 2.000 femmes en moins que les hommes.L’hiver y dure six mois et le climat est souvent à l’opposé del’environnement que connaissent ces femmes étrangères dans leur pays.
Femmes asiatiques
Selon Tim Ecott de la BBC, leshommes des Îles Féroé ont donc commencé à rechercher des relationsamoureuses ailleurs. Parfois, beaucoup de ces femmes asiatiques ontrencontré leurs maris en ligne grâce à des sites de rencontrescommerciales. D’autres ont établi des liens à travers les réseauxsociaux ou via les couples asiatiques-féroïens existants.
Pour les nouvellesarrivantes, le choc culturel peut parfois être dramatique. Faisantofficiellement partie du royaume du Danemark, les Îles Féroé ontleur propre langue (dérivée du vieux norrois) et une culture trèsparticulière, principalement en ce qui concerne la nourriture. Lemouton fermenté, la morue séchée et la viande de baleine sont lesplats typiques, n’étant agrémentés d’aucune des herbes et desépices traditionnelles de la cuisine asiatique.
Bien qu’il ne fasse pasaussi froid qu’en Islande, le climat humide et frais constitue undéfi pour bien des personnes. Lors d’une journée optimale d’été,la température atteint 16 degrés.
Barrière de la langue
D’autres problèmesexistent. Une grande partie de la population ne parlent qu’anglais.Les enfants de ces nouveaux mariages ont du mal à trouver descamarades de jeu. En outre, la solitude est également présentesurtout lorsque le mari est marin et est absent du foyer pendantlongtemps.
Bien que de nombreusesfemmes asiatiques des Îles Féroé ont des formations hautementqualifiées, la barrière de la langue fait en sorte qu’elles doiventtravailler à un niveau inférieur. Le Premier ministreJohannesen souligne cependant que le gouvernement fait de sérieuxefforts pour remédier à ce problème, notamment via des programmesgouvernementaux de leçons de langue gratuites.
Bassin génétique local
Selon Tim Ecott, d’autrepart, sur les îles Féroé, on ne trouve guère de traces de lasensibilité que l’immigration a suscitée dans beaucoup d’autresparties de l’Europe. « Je pense que cela aide que les immigrésque nous avons vus jusqu’à présent soient majoritairement desfemmes », explique Magni Arge, un homme politique local qui siègeégalement au parlement danois. « Elles viennent ici pour vivreet travailler et ne causent pas de problèmes sociaux. »
« Cependant, desefforts doivent être faits pour empêcher ces personnes de seretrouver isolées et de commencer à développer une sous-culture ». D’autres soulignent quel’immigration a également un impact positif sur le bassin génétiquelocal, qui est particulièrement restreint. Les immigrants étrangerssont donc une bonne solution pour créer de nouvelles familles. Seloncertaines femmes asiatiques, en vivant sur les Îles Féroé, ellespeuvent aussi dire au revoir à la circulation, à la pollution et àla criminalité dans les grandes métropoles comme Manille ouBangkok.