Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a accès à 640 millions de photos de personnes, a indiqué Gretta Goodwin, directrice du GAO, le Government Accountability Office, lors d’une audition devant le Congrès américain. Ces photographies ne proviennent pas seulement des casiers judiciaires, il s’agit également de passeports, de permis de conduire et de photos d’identité qui peuvent être utilisées pour la technologie de reconnaissance faciale.
Ce chiffre a soulevé de nombreuses questions quant à la protection de la vie privée des citoyens américains.
Avantages
« Ces chiffres montrent à quel point la technologie est en train de devenir un outil de répression de plus en plus puissant, mais cela suscite également des craintes quant au risque d’immixtion des autorités sur la vie des Américains », explique Michael Balsamo, correspondant de l’agence de presse Associated Press (AP).
Le FBI gère une base de données connue sous le nom de Interstate Photo System comprenant des portraits de criminels condamnés. Cette base de données aide les responsables de l’application de la loi aux niveaux fédéral, régional et local.
Selon Gretta Goodwin, cette base de données contient environ 36 millions de photographies. Mais le FBI a également des contrats avec d’autres services. Le bureau a accès aux permis de conduire dans 21 Etats et peut également consulter d’autres bases de données de photos. Par conséquent, le FBI a accès à 640 millions de photographies.
Kimberly Del Greco, directrice adjointe du FBI, a déclaré que le bureau appliquait des règles strictes concernant l’utilisation de la reconnaissance faciale. Selon Del Greco, le système n’est utilisé que lorsqu’une enquête ou une évaluation du FBI est en cours. Lorsque les agents ont recours aux bases de données d’autres Etats, ils soumettent une photo modèle à l’Etat. En fonction de cette image, les États procèdent à une recherche de candidats potentiels que des agents fédéraux formés pourront examiner.
Outil avantageux
« La reconnaissance faciale est un outil qui, s’il est utilisé correctement, peut grandement améliorer les capacités des forces de l’ordre et protéger la sécurité publique », a déclaré Del Greco.
Lors de l’audience du Congrès, le représentant républicain de l’Ohio, Jim Jordan, a fait part de sa consternation. Selon lui, la police fédérale à accès à du matériel visuel sans le consentement des personnes impliquées. Il s’est également plaint de l’absence de mesures législatives à cet égard.
« Aucune personne n’a signé ce contrat lors du renouvellement de son permis de conduire. Personne n‘a signé de déclaration indiquant qu’il acceptait de mettre ses informations personnelles à la disposition du FBI« , a-t-il déclaré. « Aucun politicien élu n’a voté pour cela. »
Divers défenseurs des libertés civiles ont récemment demandé au gouvernement de mettre en place un moratoire fédéral temporaire sur la reconnaissance faciale. « Les législateurs doivent mettre un frein à l’utilisation de cette technologie par les forces de l’ordre jusqu’à ce que le Congrès décide quels cas d’utilisation sont autorisés », a déclaré Neema Singh Guliani, conseillère législative principale auprès de l’American Civil Liberties Union.