De nombreuses grandes métropoles du continent africain risquent d’être victimes du changement climatique, indique un rapport du consultant Verisk Maplecroft. La République centrafricaine, le Liberia et la République démocratique du Congo sont les pays les plus menacés par le réchauffement climatique.
Selon Verisk Maplecroft, le changement climatique représente un risque extrême pour les deux tiers des villes africaines. C’est particulièrement le cas pour les villes à la croissance démographique rapide et dont les infrastructures sont médiocres.
Chocs climatiques
Selon les Nations Unies, 86 des cent villes du monde à la croissance démographique la plus rapide se trouvent en Afrique. Au moins 79 de ces villes, y compris des pôles politiques et commerciaux clés, sont confrontées à des risques « extrêmes » en raison du changement climatique.
Les trois villes africaines les plus exposées au changement climatique sont Bangui en République centrafricaine, Monrovia au Liberia et Mbuji-Mayi en République démocratique du Congo.
« Les problèmes sont dus en grande partie à l’incapacité des villes africaines à résister aux chocs climatiques », expliquent les analystes de Verisk Maplecroft. Huit villes africaines sont classées parmi les dix villes les plus vulnérables au changement climatique. C’est le cas de Kinshasa, ville de 13,2 millions d’habitants, qui souffre régulièrement des inondations. La population de la capitale de la République démocratique du Congo atteindra 26,7 millions d’habitants dans les 15 prochaines années, facteur qui augmentera également l’impact des conditions climatiques sur cette ville.
« Une telle augmentation de la population aggravera encore le profil de risque déjà alarmant de la ville », expliquent les analystes. Selon Verisk Maplecroft, de mégapoles africaines sont aux prises avec des problèmes qui empireront davantage avec le changement climatique. Les experts citent, entre autres, le manque d’accès à l’eau potable.
Investissements
Selon les analystes, le changement climatique aura également de graves conséquences économiques. Verisk Maplecroft fait remarquer que l’ampleur du risque pour les villes africaines menace les flux de capitaux introduits sur ces marchés pour tirer parti des économies en plein essor, des consommateurs émergents de la classe moyenne ainsi que d’une main-d’œuvre bon marché.
« Nous ne disons pas que les investissements ne devraient pas être envisagés à ces endroits », explique Verisk Maplecroft. « Mais les investisseurs doivent garder les yeux ouverts. » Selon le rapport, le produit intérieur brut de l’Afrique soumis à des risques extrêmes représente actuellement 895 milliards de dollars. Ce PIB devrait atteindre près de 1.400 milliards de dollars d’ici quatre ans.
Les grandes métropoles d’Afrique ne sont pas les seules menacées par le changement climatique. Ce dernier menace également des mégapoles telles que New Delhi, Bombay, Mexico ou Karachi. Dans ces villes, le changement climatique risque de causer de graves dommages à l’économie locale et à la population.
En revanche, selon Verisk Maplecroft, les villes britanniques de Glasgow, Belfast et Edinburg sont les moins exposées. Rouen et Rennes en France et Hanovre en Allemagne sont également classées parmi les dix villes les moins menacées.