Région du Golfe : les États-Unis tiennent 120 000 soldats prêts dans l’éventualité d’une escalade de la situation

Le Pentagone a proposé au gouvernement Trump d’envoyer 120 000 soldats dans la région du Golfe au Moyen-Orient dans l’éventualité où l’Iran attaquerait les troupes américaines ou intensifierait ses efforts pour fabriquer une bombe nucléaire. C’est ce que rapporte le New York Times. L’initiative vient du conseiller à la sécurité nationale John Bolton.

Les plans ont été présentés lors d’une réunion organisée sur le thème de la stratégie globale concernant l’Iran. Outre Bolton, les dirigeants de la CIA et des services de sécurité américains étaient également présents. On ne sait pas si le président lui-même a été informé de ce plan. Les projets ne prévoient pas d’invasion de l’Iran, mais envisage d’envoyer dans la région du Golfe le même nombre de troupes qui avaient été  dépêchées lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003.

La situation dans la région du Golfe s’aggrave

John Bolton (notre photo) et le secrétaire d’État américain Mike Pompeo ont intensifié la pression sur l’Iran ces derniers jours. La preuve en est la décision des États-Unis d’envoyer le porte-avions USS Abraham Lincoln et les bombardiers en Iran. Selon John Bolton, cela était nécessaire compte-tenu « d’un certain nombre d’indices et d’avertissements inquiétants et en augmentation » de la part de l’Iran. Il n’a pas révélé lesquels. Ce qu’il a dit, c’est que la décision a été prise sur la base d’informations fournies par les services de sécurité israéliens et que les intérêts américains dans la région du Golfe seraient attaqués par l’Iran. Bolton a également averti Téhéran de « ne pas attaquer les intérêts des États-Unis ou de leurs alliés ». 

Trump a déclaré à une série de journalistes qu’il avait entendu « des histoires d’Iran » et que toute action iranienne aurait « d’énormes conséquences » pour la République islamique. La question que l’on se pose à Washington – et également à Téhéran – est de savoir si le président américain poussera les États-Unis dans une guerre avec l’Iran avec des provocations inutiles ou des déclarations malheureuses.

4 pétroliers ont été sabotés

Lundi, on a appris que deux pétroliers saoudiens avaient été sabotés dans le détroit d’Ormuz. Un navire norvégien et un navire des Émirats arabes unis ont également été endommagés. En revanche, les auteurs de ces sabotages n’ont pas été mentionnés.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a pris ses distances avec l’incident et l’a qualifié d' »inquiétant » et de « regrettable ». Selon l’Associated Press, le sabotage est en réalité l’œuvre de groupes iraniens ou parrainés par l’Iran.

Le détroit d’Ormuz est un passage crucial

Le détroit d’Ormuz est un passage important pour l’exportation du pétrole des pays du Golfe. À son point le plus étroit, le détroit d’Ormuz a une largeur de 34 milles (54 km). 15,5 millions de barils de pétrole brut y transitent chaque jour, ce qui représente 33 % des transports mondiaux de pétrole par voie maritime et 20 % des transports de pétrole dans le monde. Cela concerne 15 pétroliers par jour, dans les deux sens. L’Iran a menacé à plusieurs reprises d’agir dans la région.

Ce pétrole provient principalement d’Iran, d’Irak, du Koweït et d’Arabie Saoudite. Si l’Iran réussit à fermer le détroit d’Ormuz, les conséquences pour le monde seront incalculables. Des pipelines menant à la mer Rouge et à la mer Méditerranée existent, mais ils n’ont en aucun cas la capacité d’absorber pleinement les conséquences d’un blocus.

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