Leandra Ramm est une mezzo-soprano qui a subi les attaques d’un cyber-harceleur singapourien qui a posté environ 4000 messages sur les 5 dernières années, la décrivant coupable d’une imposture, sans talent et obsédée sexuelle. Il a également créé un blog sous son nom et a laissé des commentaires obscènes sur son propre site internet.
L. Ramm, qui réside à New York, a voulu faire intervenir la police américaine, mais celle-ci n’a rien pu faire, parce que le délit a été commis à Singapour. Quant à la police de Singapour, elle n’ a pas été intéressée. L. Ramm indique que c’est l’ensemble de sa vie privée et de sa carrière, qui se trouvent affectés par ces méfaits. Elle n’est pas la seule à recevoir des menaces de mort quotidiennes, puisque sa famille, ses amis, ses collègues et employeurs en sont également la cible.
Le cyber-harcèlement, c’est-à-dire l’utilisation d’internet, des emails, des réseaux sociaux ou des sites de chat pour harceler, ou menacer des personnes, serait en constante augmentation, tandis que la police ne dispose pas de moyens pour le combattre. Les harceleurs mettent les nouvelles technologies à leur profit pour commettre leurs méfaits. Une étude du bureau des statistiques de la justice américaine a estimé qu’environ ¼ des 3.4 millions de victimes adultes de harcèlement avaient mentionné le recours à du cyber-harcèlement dans les actes qu’elles ont subis.
Comme dans le cas de Leandra Ramm, beaucoup de ces cyber-harcèlements sont effectués à distance, depuis l’étranger, et souvent dans des pays où la loi n’a pas prévu de les considérer comme un crime. Les grandes firmes de l’internet telles que Google, Yahoo! et Facebook nécessitent un mandat judiciaire opérant dans le pays originaire de l’auteur du délit pour prendre des mesures. En Europe, seuls 12 des 27 pays de l’Union se sont dotés d’un arsenal juridique pour le combattre. Alexis Bowater, qui préside une association britannique de lutte contre le harcèlement, The Network for European Stalking, lutte pour tenter de leur faire adopter une loi commune.
Sans concertation internationale, les dérangés de l’internet pourront continuer à sévir, abusant et humiliant leurs victimes en toute impunité.