Les médias sociaux ne pourront finalement pas gagner la bataille contre les infox (la désinformation).
Le média social Facebook a annoncé plus tôt cette semaine avoir supprimé 115 comptes, car ils seraient liés à des « puissances étrangères ». Twitter, pour sa part, a annoncé qu’il avait supprimé la semaine dernière plus de 10 000 bots qui avaient posté des messages apparemment élaborés par des démocrates, et qui conseillaient aux personnes de ne pas aller voter aux élections américaines.
Bien que les médias sociaux, ainsi que les journalistes et les universitaires utilisent souvent d’importantes ressources pour contrer le tsunami de fausses informations, il devient évident que certaines personnes parviennent toujours à devancer le système.
De Facebook et cie à … LinkedIn
Il est également apparu clairement cette semaine que les malfaiteurs ont élargi leur champ d’action dans la perspective des élections américaines et publient maintenant leurs messages sensationnalistes ou faux sur le réseau commercial LinkedIn, plutôt que sur Twitter et Facebook.
Il semble également que ces plateformes sociales ont des difficultés à distinguer les mèmes avec du matériel haineux ou offensant.
La diffusion d’infox est une arme politique vieille comme le monde pour les gens qui veulent cacher la vérité ou qui veulent discréditer leurs adversaires. Le parti italien Movimento Cinque Stelle (M5S) du Vice-Premier ministre Luigi Di Maio a diffusé cette semaine une vidéo dans laquelle on voit Jeroen Dijsselbloem, l’ancien président de l’Eurogroupe, s’exprimer, mais sans que l’on entende sa voix, remplacée par un commentaire lui attribuant des propos qu’il n’a jamais tenus.
Le président Trump maîtrise parfaitement la diffusion de fausses informations et a incité plusieurs responsables politiques autour de lui à faire de même. De nombreux dirigeants internationaux sont aussi devenus coutumiers de ces pratiques.
De ‘Trump Trap’
Mais les médias ne sont certainement pas exempts de tout reproche et propagent de plus en plus d’informations sans vérifier la véracité de leur contenu. Dans ce contexte, il y a aussi le « Trump trap » (‘Piège de Trump’), un terme qui indique que le président utilise le temps d’antenne en direct qui lui est offert pour diffuser directement des informations fausses, parce qu’il sait qu’il est impossible de vérifier la véracité de ses propos en temps réel.
Il en va de même pour Facebook & cie qui propagent la haine et les «fake news», mais ne disposent pas des solutions technologiques permettant d’empêcher ces messages de se répandre comme une traînée de poudre. En outre, lutter contre les « fausses informations » va à l’encontre de leur modèle économique.
Facebook, Twitter et Google cesseront d’exister
La diffusion d’infox est donc devenue la norme et les entreprises de médias subissent une énorme pression pour vérifier ce que les personnes de pouvoir disent, alors que l’on pousse les entreprises de technologie de suspendre toutes les infox en temps réel. L’agence de presse Bloomberg a prédit au début de cette année que d’ici à 2025, personne ne saura ce qui est vrai ou pas sur Internet et que Facebook, Twitter et Google cesseront d’exister.
La plupart des entreprises de médias, en particulier les médias sociaux, ne sont pas suffisamment armées pour contrer cette menace en temps réel. Les professionnels des médias voient donc dans l’avenir un rôle crucial pour les vérificateurs de faits et les tribunaux.