En Finlande, les élections législatives de dimanche dernier ont été encore plus passionnantes que prévu.Les sociaux-démocrates du SDP ont obtenu 17,7 % des voix et enregistré un score à peine meilleur que le parti d’extrême droite finlandais (PS), qui réussi à rallier 17,5 % des électeurs. La différence entre la victoire et la seconde place n’est que de 0,2 %, soit 6 800 voix.
Le parti conservateur de l’Union nationale (KOK) a terminé 3e, avec 17 % des voix. En termes de représentation parlementaire, ce résultat se traduit respectivement par 40, 39 et 38 sièges. Pour la première fois en 100 ans, aucun parti n’a remporté 20 % des voix. Le principal perdant a été le parti du centre (KESK) du Premier ministre sortant Juha Sipilä. Il doit céder 18 de ses 49 sièges.
Finlande: l’immigration cède la place au changement climatique
Mais la grande surprise vient encore une fois de l’extrême droite. Cette fois, l’ordre du jour du Parti des Finlandais n’était pas seulement dominé par la question traditionnelle de l’immigration, mais également par la question du changement climatique.
La Finlande est, bien sûr, confrontée au changement climatique en raison de sa situation géographique. Un tiers du territoire de la Finlande se trouve au-dessus du cercle arctique, où la fonte rapide des glaces a un impact majeur sur l’environnement.
Mais les Finlandais font déjà partie des peuples les plus respectueux de l’environnement du monde et le message des populistes finlandais était donc très simple: « Nous en avons assez fait ».
Le Parti des Finlandais du président Jussi Halla-aho (photo) n’est pas sceptique à l’égard du changement climatique du point de vue de la science, mais il est sceptique vis-à-vis des mesures que d’autres partis défendent : augmentation des taxes sur les carburants, exigences plus strictes pour les voitures à essence et restrictions sur la consommation de viande. Ce sont des mesures qui créent des inconvénients à court terme, mais qui doivent porter leurs fruits à plus long terme.
Selon les populistes finlandais, la population active paie excessivement le prix de telles mesures. Surtout dans les zones rurales, où il peut compter sur de nombreux votes. Selon le parti, il y a aussi une menace d’exode des multinationales. Elles seraient plus disposées à investir dans des pays où les règles sont moins strictes. Une question fréquemment posée est la suivante : pourquoi un petit pays comme la Finlande devrait-il faire plus d’efforts que les grands pollueurs tels que les États-Unis, la Chine et l’Inde ?
Changement climatique et élections européennes
Le résultat des élections n’est pas passé inaperçu parmi les populations et les partis d’extrême droite européens. On espère que les élections européennes du mois prochain seront un grand succès.
Il est clair que les années de lamentations sur l’immigration semblent révolues. De nouveaux sujets sont donc nécessaires pour convaincre les électeurs. Le changement climatique – qui nécessite des efforts immédiats pour obtenir des bénéfices futurs – est donc un successeur idéal pour les partis anti-système.