Facebook a annoncé ses résultats trimestriels mercredi après les heures de bourse. Comme ils étaient légèrement meilleurs que prévu, les investisseurs ont fait grimper la part de 8 %. La capitalisation boursière de la société a augmenté de 40 milliards de dollars en quelques heures. Wall Street n’a guère été dérangé par le fait que la société s’attend à une amende de 5 milliards de dollars parce qu’elle a vendu illégalement les données privées des utilisateurs à Cambridge Analytica.
Pour la énième fois, le réseau social de Mark Zuckerberg montre ici ses deux visages : d’un côté, celui d’un intendant peu fiable qui non seulement enfreint les lois sur la protection de la vie privée, mais perd également le contrôle de ce qui apparaît sur le réseau. D’un autre côté, un ‘money-maker’ génial, qui anticipe toutes les tendances changeantes dans le paysage Internet. Une qualité souvent oubliée par les médias.
Un rapport boursier que tout investisseur aime lire
La croissance des revenus ralentit considérablement et la société admet qu’il lui reste peu d’options pour contraindre ses visiteurs sur Facebook et Instagram à regarder encore plus de publicités. Ces publicités représentent 99 % des revenus du réseau social. Néanmoins, tout investisseur aime lire un rapport mentionnant une croissance des revenus de 26 % associée à une marge bénéficiaire de 40 %.
Aux États-Unis et au Canada, chaque utilisateur a généré en moyenne 39 $ au trimestre précédent. C’est plus que les 30 dollars dont le service de streaming populaire Netflix doit se contenter. Twitter (15,44 USD) et Snap (2,81 USD) suivent également à grande distance.
La question qui se pose est de savoir si Facebook rapporte des fortunes parce qu’il n’a aucun scrupule quand il s’agit des données des utilisateurs ou malgré cela. La deuxième option semble la bonne.
Facebook est avant tout une une « money-making machine«
Les utilisateurs et les annonceurs peuvent avoir une perception destructrice de l’entreprise, mais ils reviennent sans cesse parce qu’ils ne se soucient pas du sort de leurs données d’utilisateur. Le fait que Facebook accueille des extrémistes violents, des trafiquants de drogue et des provocateurs étrangers ne les dérange pas non plus.
Facebook est une machine à sous et le restera encore pour un certain temps. Le fait que la réputation de la société soit maintenant totalement compromise n’a pas changé la donne. Dans un récent sondage sur la réputation des 100 plus grandes entreprises américaines, Zuckerberg et cie parvenaient à la … 94e place. C’est 43 places de moins que l’année qu’il y a un an. La question est de savoir où en serait l’entreprise aujourd’hui si elle avait pu éviter ces scandales.