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Lundi, un tribunal de la ville d’ d’Al-Minya, en Egypte, a condamné 528 membres de la confrérie des Frères Musulmans, partisans du président déchu Mohamed Morsi, à la peine de mort. Ils étaient accusés de violences contre des commissariats de police, au cours desquels un policier aurait trouvé la mort. Seuls 147 des prévenus étaient présents, les autres, qui sont en fuite, ont été jugés par contumace. Les condamnés devraient faire appel. 16 autres prévenus ont été acquittés.
Aujourd’hui, 700 autres personnes doivent comparaître, dont plusieurs dirigeants des Frères Musulmans. Au total, plus de 1.200 personnes doivent être jugées pour des violences qui se sont produites en août.
Pour Abdullah el-Haddad, le porte-parole des Frères Musulmans à Londres, ces condamnations indiquent que l’Egypte est devenue une dictature : « Cela ne pourrait être que des avertissements, et comme on fera appel sur les condamnations, la décision du tribunal devrait changer, mais c’est la nouvelle Egypte après le coup d’Etat. Ceci est la nouvelle dictature qu’Abdel Fattah al-Sissi essaye de mettre en place ».
« De toute évidence, les prévenus peuvent faire appel, mais il ne semble pas possible qu’un examen des pièces et des témoignages conforme aux normes internationales puisse être réalisé pour plus de 529 prévenus sur deux jours de jugement », a commenté Marie Harf, la porte-parole américaine du département d’Etat, précisant que le gouvernement américain était « profondément inquiet » et « choqué ».
Le ministre des Affaires Etrangères égyptien a défendu la décision des juges, affirmant que les condamnations avaient été « prononcées par une cour indépendante après une étude minutieuse du dossier ».
Les autorités égyptiennes ont violemment réprimé les Islamistes depuis la destitution du président Morsi en juillet dernier, lors du coup d’Etat qui a vu l’accession au pouvoir du Maréchal al-Sissi. Des centaines ont été tués, et des milliers ont été arrêtés. La Confrérie des Frères Musulmans a été qualifiée d’organisation terroriste, et les autorités punissent toutes les personnes qui leur manifestent ouvertement leur soutien.