Des dirigeants européens ont lancé une initiative diplomatique pour tenter d’obtenir en coulisses un assouplissement des sanctions américaines à l’égard de la Russie. Ils craignent que ces sanctions soient si influentes, qu’elles déclenchent une nouvelle récession sur le vieux continent.
La France serait le fer de lance de cette nouvelle initiative. Elle chercherait à fédérer l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie pour envoyer une délégation à Washington.
Rusal
En effet, les sanctions économiques américaines ont eu un impact important sur le géant russe de l’aluminium, Rusal. Or, celui-ci est le fournisseur de plusieurs industriels en Europe, et un certain nombre d’usines seraient déjà menacées de fermeture sur le Vieux Continent, en raison de leurs récentes difficultés d’approvisionnement.
Cette semaine, le président français Emmanuel Macron, comme la chancelière allemande Angela Merkel doivent rendre visite au président américain Trump, avec l’objectif d’adoucir les relations transatlantiques, récemment mises à mal par la menace d’augmentation des taxes douanières américaines sur l’acier et l’aluminium.
Une flambée des cours de l’aluminium
La nouvelle salve de sanctions à l’encontre de la Russie, énoncée dans le “Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act”, prévoit en effet d’interdire aux Européens de conclure des affaires avec un certain nombre d’entreprises et d’oligarques russes. Ces dispositions ont conduit à la chute en bourse des actions Rusal, compromettant la capacité de cette dernière à emprunter de nouveaux capitaux pour rembourser ses emprunts parvenus à échéance ou financer sa croissance. La perspective d’une faillite du producteur russe, le plus gros producteur du monde si l’on excepte la Chine, a déclenché une flambée des cours de l’aluminium qui ont gagné près de 30 % au cours des 2 dernières semaines. Cette hausse des prix risque de se propager sur toute la chaîne industrielle, et de générer des tensions inflationnistes.
Le climat d’affaires allemand se dégrade
En outre, les dictats de Trump visant à régir la politique commerciale mondiale, notamment vis-à-vis de la Russie, irritent de plus en plus les dirigeants d’entreprises allemands. Les mesures prises par Washington affectent en effet directement les chaînes de production de l’industrie automobile et aéronautique. L’indice de confiance économique allemand ZEW s’est récemment effondré, accusant sa plus forte baisse depuis 2012. Le lobby allemand de la métallurgie, WVMetalle, a réclamé des exemptions pour les importateurs européens.
Le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué que le gouvernement allemand allait expliquer l’impact des sanctions sur les entreprises allemandes pour en montrer les effets pervers.