La voiture du futur devra être capable de parcourir une distance totale d’un million et demi de kilomètres, affirment des experts. La durabilité et la longévité seront donc des qualités primordiales pour les voitures autonomes. En effet, une grande partie de celles-ci seront utilisées en permanence pour effectuer des courses au sein de flottes de transport. Ce critère a des implications importantes pour les constructeurs qui devront adapter leur business model en conséquence. Selon le cabinet de consultance McKinsey, une voiture du futur sur 10 vendue en 2030 sera utilisée pour effectuer du covoiturage. En conséquence, le marché des véhicules particulières devrait connaître un certain déclin.
Un usage bien plus intensif
Tous les grands constructeurs automobiles planchent sur des prototypes de voitures autonomes. Mais ils devront aussi concevoir des véhicules avec une durée de vie beaucoup plus longue. Pour certains, ce ne sera pas une inconnue : les camions longs-porteurs et les célèbres taxis londoniens sont déjà conçus pour durer au delà d’un million de kilomètres.Actuellement, le propriétaire d’une voiture particulière la remplace après l’avoir conservée pendant dix ans, ou effectué cent cinquante mille kilomètres, en moyenne. Mais le développement des plateformes de mise en relation de voitures avec chauffeur, comme Uber, Lyft, et Didi en Chine, qui se constitueront des flottes de voitures autonomes à l’avenir, est susceptible de modifier ce modèle.
Une maintenance comparable à celle des avions
En effet, pour que ces flottes demeurent rentables, il faudra que ces voitures tolèrent un usage bien plus intensif. Selon Paul Warburton, vice-président de la division automotive du groupe japonais Fujitsu, la maintenance de ces voitures devrait devenir très comparable à celle des avions, qui peuvent parfois voler pendant 30 ans.Cela suppose une maintenance bien plus exigeante et proactive. Certaines pièces détachées de la voiture du futur devront être repensées pour durer plus longtemps, comme les châssis et les charnières de portières. D’autres, comme les batteries, seront remplacées régulièrement, et à l’avance, pour éviter les pannes.Cependant, cette nécessaire évolution n’a pas encore été prise en compte par les constructeurs. Le coût d’une voiture autonome est appelé à dépasser de beaucoup celui d’une voiture conventionnelle, en raison des capteurs et des technologies embarquées. Mais la prise en compte d’une durabilité supérieure est une nouvelle contrainte qui risque de pousser encore plus les prix à la hausse.