La peste porcine africaine se propage rapidement dans les élevages de porcs chinois. Il s’agit de la plus grande contamination des 40 dernières années. Les spécialistes pensent que Pékin minimise délibérément le problème. En fait, la situation est si grave qu’une restructuration complète de l’industrie porcine chinoise est nécessaire. Cela entraînera une hausse des prix.
Dans le journal britannique The Independent, un spécialiste des ressources indique qu’il n’a jamais rien connu de tel en 40 ans de carrière et que la situation devrait encore se dégrader avant de pouvoir s’améliorer.
La peste porcine africaine a été détectée pour la première fois en Chine en août 2018 et s’est depuis répandue dans tout le pays. Des foyers ont également été trouvés en Mongolie, au Vietnam et au Cambodge.
La Chine élève la moitié des porcs du monde entier
La Chine élève et consomme également la moitié des porcs dans le monde. La maladie a causé la mort et la destruction de millions de porcs, ce qui a fait monter les cours du porc. Cela a des conséquences non seulement pour l’économie chinoise, mais aussi pour les marchés des céréales, de la viande et des capitaux. À titre de comparaison, les pertes anticipées équivalent à la production annuelle de viande de porc dans l’ensemble de l’Union européenne.
Pékin minimise le problème
Les spécialistes doutent de la manière dont la Chine rend compte de la situation. Selon le ministère américain de l’agriculture (USDA), les foyers sont minimisés. Pékin dit que tout est sous contrôle. Mais cela est en totale contradiction avec les informations provenant des fermes chinoises. Il y a une détérioration de la situation. Afin d’éliminer la peste porcine dans l’œuf, la détection rapide de nouveaux foyers est essentielle. Les Chinois ne semblent pas en mesure de le faire. Étant donné que ces foyers ont un impact majeur sur l’indemnisation des pertes financières subies par les agriculteurs, ils ne sont souvent pas inclus dans les chiffres officiels. Il y a aussi une volonté claire d’éviter d’informer le public de l’ampleur du problème afin d’éviter les troubles politiques.
Selon le gouvernement chinois, il y a 19 % de porcs de moins en stock qu’il y a un an. Le prix du porc est maintenant 14 % plus élevé qu’en août, lorsque la maladie a éclaté.
La production diminue de 30 à 50 %
Les spécialistes estiment que les élevages de porcs ont vu leur production chuter de plus de 30 %, voire 50 %. Cela entraînerait une réduction de 300 millions de porcs sur une base annuelle.
Il n’existe pas de vaccin contre la peste porcine africaine. La mise au point d’un tel vaccin prendra des années. On s’attend à ce qu’il faille de cinq à sept ans pour contrôler la maladie et remplacer les animaux perdus. Il en résulterait une perte annuelle de 16,2 millions de tonnes de porc, soit 1,3 fois la production américaine totale.
Il n’existe nulle part ailleurs dans le monde une capacité suffisante pour compenser de telles pertes. Et s’il y en a, il n’y a pas assez d’espace de chargement réfrigéré pour les transporter.