Bientôt des comptes bancaires chez Amazon

Après ses incursions dans le domaine de l’épicerie, de la messagerie, et des soins de santé, Amazon semble maintenant lorgner vers la banque. La firme aurait engagé des négociations avec de grandes banques américaines, dont JP Morgan. L’objectif avoué serait de proposer un compte bancaire à ses clients.

Amazon vient de commencer à démarcher les plus grandes banques de Wall Street pour concevoir un compte bancaire à destination de ses clients les plus jeunes, et à ses utilisateurs dépourvus de comptes en banque.  

Une enquête a révélé qu’environ 45 % des clients d’Amazon aux États-Unis seraient prêts à utiliser des services de la firme pour la gestion de leur compte bancaire principal. La moitié d’entre eux serait également disposée à utiliser un compte d’épargne créé par l’entreprise. Néanmoins, Amazon serait obligé de se tourner vers les banques pour proposer des crédits à ses utilisateurs, car, actuellement, la loi ne lui permet pas de le faire.

JP Morgan

Ce n’est probablement pas un hasard si Amazon s’est tournée vers JP Morgan pour ce projet. Récemment, elle s’est associée avec la banque conjointement avec Berkshire Hathaway, la société de l’investisseur iconique Warren Buffett, pour former une nouvelle entreprise dont l’objectif sera d’améliorer la couverture santé de leurs employés aux États-Unis.

D’une pierre, deux coups

En gérant directement les comptes bancaires de ses clients, Amazon serait à même de débiter directement les achats qu’ils ont effectués sur le site d’e-commerce. De cette manière, il serait possible d’éliminer l’intervention des banques, et donc, de réduire les coûts financiers.

Mais la tenue des comptes bancaires des clients apporterait un autre avantage, bien plus substantiel, quoique bien plus discret : le géant du e-commerce saurait exactement à quels moments du mois les utilisateurs ont la capacité d’acheter. A partir de là, il serait possible de leur soumettre des publicités très ciblées pour leur proposer des biens correspondant exactement à leur pouvoir d’achat.

Pour le moment, rien n’a été officialisé. Les pourparlers qu’Amazon a menés avec plusieurs banques semblent indiquer que la firme cherche plutôt à conclure un partenariat avec des banques existantes, plutôt que de créer sa propre banque… en tout cas, dans un premier temps.

Le pire cauchemar des banquiers

L’arrivée d’Amazon dans la banque serait la concrétisation du plus grand cauchemar de Ralph Amers, le CEO du groupe financier néerlandais ING Group. Dans une interview donnée au Financieele Dagblad récemment, il avait indiqué que les banques ne redoutaient pas tant les start-ups de la technologie financière (finTech), que les géants de l’Internet tels qu’Amazon ou Apple.

Il avait expliqué que les finTech avaient des ressources limitées qui ne leur permettaient pas de développer des projets massifs susceptibles de menacer la banque traditionnelle. En revanche, « les grandes entreprises technologiques comme Amazon ou Apple ont les capacités physiques pour créer rapidement une plate-forme financière mondiale », avait-il déclaré.

Le secteur bancaire est-il voué à disparaître ?

L’arrivée des finTech, et maintenant d’Amazon, signent-elles le déclin de la banque traditionnelle ? Ce n’est pas si évident. Même si les start-ups de la finTech gèrent des volumes de transactions de plus en plus importants, qu’elles commencent à accepter des dépôts ou à effectuer du change, elles ne sont souvent pas de taille à se conformer à la réglementation très lourde qui pèse sur le secteur bancaire. Très souvent, ces start-ups finissent par être rachetées par de grands groupes bancaires, ou à collaborer avec eux.

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