Au premier semestre 2019, la compagnie pétrolière saoudienne Aramco a réalisé un bénéfice de 46,9 milliards de dollars (41,8 milliards d’euros), en baisse de 11,5 % par rapport à la même période de l’année précédente. La cause de la chute brutale est bien sûr la chute des prix du pétrole.
Néanmoins, le groupe conserve son statut d’entreprise la plus rentable du monde. À titre de comparaison, Apple, la société cotée en bourse la plus rentable au monde, a enregistré un bénéfice de 31,5 milliards de dollars (28 milliards d’euros) au cours de la même période.
C’est ce que les Saoudiens ont expliqué lors d’une conférence téléphonique à l’adresse des investisseurs. Une première absolue, maintenant que le groupe se prépare à entrer en bourse en 2020 ou 2021.
Les prix du pétrole ont été plus bas au cours des six premiers mois de cette année qu’à la même période l’année dernière. Cela a fait perdre beaucoup d’argent aux Saoudiens, car les coûts de production restent sensiblement les mêmes, quel que soit le prix que les marchés paient pour un baril de pétrole. Mais les bénéfices que l’entreprise continue d’accumuler sont uniques. En 2018, Aramco a enregistré un bénéfice net de 111 milliards de dollars ( 99 milliards d’euros). À titre de comparaison, c’est à peu près autant que le PIB du Maroc.
Saudi Aramco reste une société privée jusqu’à nouvel ordre, ce qui signifie qu’elle n’est pas tenue de divulguer ses résultats financiers. Pendant longtemps, donc, il y avait un soupçon de mystère sur la société. Mais maintenant qu’elle veut attirer les investisseurs en vue d’une introduction en bourse, les Saoudiens optent pour la transparence. Avec de tels résultats, une certaine visibilité à l’égard des futurs détenteurs d’obligations est donc appropriée.
Diversification de l’économie saoudienne et d’Aramco
L’économie saoudienne est fortement dépendante du pétrole depuis des décennies. Le pays peut encore compter sur plus de 50 ans de réserves prouvées. Néanmoins, ces dernières années, un projet a été lancé en vue d’une diversification. Cela vaut également pour Saudi Aramco. En mai, la société a annoncé qu’elle avait acheté un projet texan de gaz naturel liquide pour un montant inconnu. Lundi, il a été annoncé qu’Aramco avait dépensé 15 milliards de dollars pour acquérir 20 % des activités de raffinage de la société indienne Reliance Industries. Ce dernier investissement, en particulier, séduira les futurs investisseurs. Les Saoudiens produisent 10 millions de barils de pétrole par jour, mais n’en raffinent que la moitié. S’ils parviennent à accroître cette capacité et à vendre des produits plus raffinés, ils seront en mesure d’attirer encore plus d’acheteurset de mieux résister à la volatilité des prix du pétrole.