Pour la première fois, la ville d’Anvers compte plus d’habitants d’origine immigrée que d’origine autochtone. C’est ce qui ressort clairement des données les plus récentes du City Monitor. Chez les moins de 25 ans, l’origine migratoire dépasse même 70 %. Selon les données disponibles, les Nord-Africains constituent le groupe d’immigrants le plus important, mais les Asiatiques et les Européens de l’Ouest sont également fortement représentés.
Plus tôt ce mois-ci, le sociologue Jan Hertogen était déjà arrivé à des chiffres similaires dans son Bericht uit het Gewisse (npdata) :
Anvers : 53,2 % d’origine étrangère
En 2018, 53,2 % de la population anversoise aurait été d’origine étrangère selon des extrapolations, contre 46 % en 2014, soit une différence de 3,1 % avec le Buurtmonitor Antwerpen. Dans le cas des données npd, cette différence est légèrement amplifiée parce que tous les habitants d’origine étrangère sont inclus dans le calcul, mais selon une méthode différente.
Cela a évidemment des conséquences pour la politique. Sur les 305 306 personnes ayant voté en 2012, 235 797 étaient des «vieux Belges» et 69 509 étaient d’origine immigrée. En 2018, il y avait 24 385 «vieux Belges» et 27 734 autres personnes issues de l’immigration. […] Cela concerne 10 % de l’électorat dont le comportement électoral peut faire la différence.
Un sondage réalisé le 14 octobre par l’Université d’Anvers (UA) montre que 80 % des citoyens marocains et turcs d’Anvers ont voté à gauche lors des dernières élections municipales. En particulier, la PVDA, avec 30,8 % des voix, en a bien profité, tandis que la N-VA a obtenu des résultats remarquablement faibles dans ce groupe. Lorsque l’on exclut des petits partis tels que Be.One et D-SA, on trouve même que 90 % des résidents anversois d’origine turque et marocaine votent pour les trois partis de gauche connus.
Hertogen : « Seuls les plus de 40 et 50 ans tiennent encore à la N-VA à Anvers »
Hertogen : « Tous ceux qui, en tant que bourgmestre, sont informés quotidiennement de ces chiffres […] seraient moins déprimés. Surtout ceux qui placent le nationalisme flamand en tête des priorités. La seule issue pour De Wever à Anvers est de gagner une partie des maigres voix du Vlaams Belang. Pour passer de justesse peut-être encore, comme cela a déjà été le cas en 2012. Mais peut-être en manquant d’élan pour rester debout et ensuite tomber dans l’eau.
En fait, De Wever est maire d’une ville déjà perdue. Et si la NV-A ne peut pas écarter les partis classiques rassemblés lors des prochaines élections législatives, c’est aussi une question que lui et la NV-A doivent étudier.
Seuls les 40 et 50 ans et plus tiennent encore à la droite et à l’extrême droite à Anvers. Le fait que De Wever en appelle explicitement aux vestiges d’extrême droite et à la frustration historique des vieux Belges est douloureusement illustré ici. «
L’avenir d’une ville dans les décennies à venir se lit dans la composition des enfants de 0 à 6 ans
Ces chiffres ne devraient pas vraiment surprendre. En mars 2015, Hertogen avait déjà écrit ce qui suit :
Hertogen : « D’ici 12 ans (maintenant 8 ans), les jeunes de 6 ans actuels seront des jeunes de 18 ans qui commenceront leurs études supérieures. Borgerhout et Anvers suivront également dans les quartiers où la présence d’habitants issus de l’immigration est plus limitée ».
« L’avenir d’une ville dans les décennies à venir peut être lu à partir de la composition des enfants de 0 à 6 ans et de leur évolution au cours des dernières années. Parmi eux, il y a certainement des enfants qui apprendront aussi le berbère comme langue. A côté de l’arabe néerlandais, de l’arabe marocain et pour certains d’entre eux de l’arabe » propre « , à côté du français, de l’anglais, de l’allemand, etc. »