Principaux renseignements
- Selon le chef de l’armée Thomas Suessli, l’armée suisse n’est pas suffisamment équipée pour se défendre contre des attaques à grande échelle.
- La perception de l’armée par le public reste inchangée malgré les problèmes de sécurité mondiale.
- La Suisse souhaite augmenter ses dépenses de défense, mais il faudra encore des décennies avant que l’armée soit pleinement opérationnelle.
La capacité de la Suisse à se défendre contre une attaque de grande envergure est limitée, selon le chef de l’armée, Thomas Suessli. Bien que le pays soit prêt à faire face à des attaques sur des infrastructures cruciales et à des cybermenaces émanant d’acteurs non étatiques, l’armée suisse souffre d’une importante pénurie d’équipements.
Suessli a souligné que seul un tiers des soldats suisses seraient entièrement équipés en cas de crise. Il a reconnu que la Suisse avait pris des mesures pour moderniser ses capacités de défense, notamment en achetant de nouveaux avions de combat et en modernisant ses systèmes d’artillerie. Cependant, ces plans sont confrontés à des dépassements de coûts et à des critiques concernant les priorités en matière de dépenses, compte tenu des ressources fédérales limitées.
Perception du public reste inchangée
Malgré la guerre en Ukraine et les tentatives de la Russie de déstabiliser l’Europe, Suessli a estimé que la perception du public à l’égard de l’armée n’avait pas changé. Il a attribué cela à la distance géographique de la Suisse par rapport au conflit, à l’absence d’expérience récente en temps de guerre et à l’idée erronée que la neutralité garantit la protection.
Neutralité exige une préparation
Suessli a réfuté cette idée en citant des exemples historiques de pays neutres entraînés dans des guerres en raison d’un manque de préparation militaire. Il a souligné que la neutralité n’a de valeur que si elle est soutenue par une force de défense solide. La Suisse a pour objectif d’augmenter progressivement ses dépenses de défense pour atteindre environ 1 pour cent du PIB d’ici 2032, contre 0,7 pour cent actuellement. Ce taux d’augmentation signifie toutefois que l’armée suisse ne sera pas totalement prête avant 2050 environ. (jv)
Suivez également Business AM sur Google Actualités
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

