Principaux renseignements
- Les experts en matière de défense critiquent le cuirassé de classe Trump proposé par le président Trump en raison de son coût élevé, de sa longue durée de développement et de sa vulnérabilité aux attaques ennemies.
- Ils le qualifient de projet coûteux et peu pratique, contraire aux stratégies de guerre modernes.
- Cette proposition contredit le modèle d’opérations distribuées de la marine, en concentrant les ressources sur des cibles potentiellement vulnérables, tout en grevant un budget déjà serré.
Le plan ambitieux du président Trump pour un nouveau cuirassé de ‘classe Trump’ se heurte à des obstacles importants. Alors qu’il envisage ces navires comme les plus puissants et les plus redoutables jamais construits, le concept se heurte aux réalités de la guerre navale moderne. Les cuirassés, autrefois symboles de domination navale, sont devenus obsolètes il y a plusieurs décennies en raison des progrès réalisés par les porte-avions et les destroyers armés de missiles.
Inquiétudes des experts
Les experts de la défense s’interrogent sur la faisabilité et la nécessité de cette proposition. Mark Cancian affirme chez CNBC que le programme serait trop coûteux, qu’il prendrait trop de temps et qu’il irait finalement à l’encontre de la stratégie actuelle de la marine. Il prédit son annulation par une future administration.
Bernard Loo considère la proposition comme un « projet de prestige » et la compare aux super-bataillons japonais de la Seconde Guerre mondiale, qui ont été coulés avant d’avoir pu être utilisés de manière significative. Il souligne la vulnérabilité d’un navire de cette taille, qui en fait une cible attrayante pour les adversaires.
Pouvoir symbolique contre praticité
Bryan Clark suggère que le président Trump pourrait être attiré par la puissance symbolique des cuirassés, rappelant leur importance historique dans la guerre navale. Il reconnaît toutefois que la classification importe moins que l’armement employé.
Le cuirassé de « classe Trump » est conçu pour transporter des systèmes d’armes avancés, notamment des canons conventionnels, des missiles, des canons à rail et des lasers. Cela en fait essentiellement un grand destroyer, selon Clark.
Contradiction avec la stratégie de la marine
Toutefois, Cancian affirme que cette conception est en contradiction avec le modèle d’opérations distribuées de la marine, qui met l’accent sur la répartition de la puissance de feu entre plusieurs ressources afin de réduire la vulnérabilité. Le cuirassé de « classe Trump » concentrerait les ressources sur un plus petit nombre de cibles potentiellement vulnérables.
Le coût constitue un autre obstacle de taille. Loo rappelle que les programmes d’armement américains ont toujours dépassé les budgets et les délais, citant des exemples tels que les destroyers de classe Zumwalt et les frégates de classe Constellation. Clark estime que le cuirassé de « classe Trump » pourrait coûter deux à trois fois plus cher que les destroyers actuels, ce qui pèserait lourdement sur un budget de la marine déjà très serré. Loo considère cette décision comme une erreur stratégique, la qualifiant d' »hubris stratégique ».
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