Principaux renseignements

• La Chine a imposé des droits de douane sur les produits laitiers de l’Union européenne, aggravant ainsi les tensions commerciales.
• L’UE a imposé des droits de douane sur les véhicules électriques chinois, invoquant des inquiétudes quant à la concurrence déloyale des subventions publiques.
• Le conflit commercial s’intensifie et inclut également des restrictions sur les équipements médicaux ainsi que des contrôles à l’exportation plus stricts sur les terres rares.

Les relations entre l’Union européenne et la Chine entrent dans une phase plus contentieuse à mesure que les tensions commerciales s’intensifient. Ce qui n’était au départ que des désaccords isolés s’est étendu à l’agriculture, à l’industrie manufacturière, à la technologie et aux biens de consommation.

Produits laitiers

La Chine a récemment instauré des droits de douane allant jusqu’à 42,7 pour cent sur les produits laitiers en provenance de l’UE, à la suite d’une enquête antidumping. Depuis aujourd’hui, des tarifs variant de 21,9 à 42,7 pour cent sont appliqués à différents produits laitiers européens. Le taux spécifique appliqué à chaque entreprise dépend de son degré de coopération à l’enquête: pour les entreprises ayant collaboré, un taux de 28,6 pour cent s’applique, tandis que pour celles qui ne l’ont pas fait, le taux maximal de 42,7 pour cent est applicable.

Augmentation des tensions commerciales

Cette mesure reflète les inquiétudes croissantes à Bruxelles face à l’usage de plus en plus fréquent par Pékin de mécanismes de protection commerciale contre les exportations européennes. Auparavant, la Chine avait déjà imposé des droits d’importation sur la viande de porc et ses sous-produits en provenance de l’UE, tandis que les droits européens sur les eaux-de-vie européennes avaient été contestés par la Chine auprès de l’Organisation mondiale du commerce.

Le différend sur les véhicules électriques est au cœur des tensions. L’UE a imposé des droits de douane allant jusqu’à 45 pour cent sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, arguant que les subventions de l’État leur permettent d’inonder les marchés mondiaux avec des véhicules à des prix inférieurs à la réalité, menaçant ainsi l’industrie automobile européenne. La Chine, quant à elle, rejette les accusations de concurrence déloyale et qualifie les droits de douane de l’UE de protectionnistes.

Nouveaux secteurs sous pression

Le conflit commercial s’étend au-delà de l’agriculture et des véhicules. La Chine a restreint les achats gouvernementaux de dispositifs médicaux de l’UE en réponse à la limitation par l’UE des équipements médicaux chinois dans les marchés publics. En outre, la Chine a renforcé les contrôles à l’exportation sur les terres rares, ce qui fait craindre qu’elle n’utilise son influence économique en réponse aux mesures réglementaires ou commerciales prises par Bruxelles.

Les plateformes de commerce électronique chinoises telles que Shein et Temu contribuent également aux tensions commerciales. Leur croissance rapide et leurs prix ultra-bas ont soulevé des questions sur les lacunes réglementaires et le respect des normes de l’UE. La Commission européenne envisage d’ajuster les exonérations de droits de douane et les frais de manutention pour les petits colis en réponse à ces préoccupations. (fc)

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