Principaux renseignements
- Vladimir Poutine affirme que de futurs conflits militaires pourront être évités si la Russie reçoit un traitement respectueux de la part de l’Occident, notamment en ce qui concerne l’expansion de l’OTAN.
- Poutine a défendu les actions de la Russie en Ukraine et a réitéré les demandes de retrait de l’Ukraine des territoires occupés et d’abandon des aspirations de l’OTAN.
- Malgré les défis économiques auxquels il est confronté, Poutine a présenté la résilience de la Russie tout en soulignant la nécessité d’un respect mutuel et en accusant l’Occident d’avoir fait de la Russie un ennemi.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d’un long événement télévisé, que de futurs conflits militaires étaient peu probables si la Russie recevait un traitement respectueux de la part de l’Occident, c’est ce que rapporte la BBC. Il a rejeté les allégations selon lesquelles la Russie planifierait des attaques contre des pays européens, les qualifiant de sans fondement.
Accusations
En réponse à une question de Steve Rosenberg de la BBC concernant d’éventuelles « opérations militaires spéciales », terme utilisé par Poutine pour désigner l’invasion de l’Ukraine, il a affirmé que de telles actions n’auraient pas lieu si les intérêts de la Russie étaient respectés.
Il a également souligné que de nouvelles invasions seraient subordonnées à la condition que l’Occident s’abstienne de toute tromperie liée à l’expansion de l’OTAN vers l’Est, un point de discorde que Poutine soulève depuis longtemps. Il a accusé l’OTAN de revenir sur de prétendues promesses faites en 1990 concernant l’avenir de l’Union soviétique. Toutefois, l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a par la suite nié avoir fait de telles déclarations.
Inquiétudes du public
L’événement télévisé, connu sous le nom de « Ligne directe », a donné lieu à des questions de la part du public et des journalistes de toute la Russie. Poutine était assis sous une grande carte représentant la Russie, y compris les territoires ukrainiens occupés comme la Crimée annexée en 2014. La télévision d’État a déclaré avoir reçu plus de trois millions de questions.
Quelques heures après la fin de l’événement, les autorités ukrainiennes ont fait état de victimes d’un tir de missile russe sur la région d’Odessa, dans le sud du pays. Cet incident a mis en évidence le conflit en cours qui a commencé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
Défis économiques
Bien que largement orchestrée, la « ligne directe » comprenait quelques commentaires critiques du public affichés sur un écran. Ceux-ci allaient de la qualification de l’événement de « cirque » à l’expression de préoccupations concernant les pannes d’internet et la mauvaise qualité de l’eau. Les autorités ont attribué les perturbations de l’internet à des attaques de drones ukrainiens.
Poutine a évoqué les difficultés de l’économie russe, marquées par la hausse des prix, la baisse de la croissance et l’augmentation de la TVA. Les messages publics ont fait état de l’inquiétude suscitée par l’inflation et son impact sur la vie quotidienne.
Résilience
Le Kremlin profite fréquemment de cet événement annuel pour mettre en avant la résilience économique. Notamment, pendant que Poutine s’exprimait, la banque centrale de Russie a annoncé une réduction des taux d’intérêt.
Les sujets abordés lors de la « ligne directe » allaient de la politique étrangère aux entreprises locales, en passant par le prix du poisson et le soutien aux anciens combattants, la guerre en Ukraine restant un thème sous-jacent.
Proposition de paix
Poutine a réitéré sa volonté de mettre fin à la guerre de manière pacifique, mais n’a offert que peu de concessions. Il a maintenu ses exigences concernant le retrait des forces ukrainiennes des régions occupées par la Russie et l’abandon par Kiev de ses aspirations à l’OTAN.
Il a souligné les avancées militaires de la Russie le long des lignes de front en Ukraine, tout en minimisant la récente visite de Volodymyr Zelensky à Kupiansk, une ville contestée.
Poutine a également proposé d’arrêter les bombardements pendant les élections potentielles en Ukraine, dans le cadre d’une proposition de paix avancée par président Donald Trump. Il a suggéré que ces élections conduiraient à une résolution.
Attaque sur un pétrolier russe
Les services de sécurité ukrainiens ont fait état de leur première attaque réussie contre un pétrolier russe opérant dans le cadre d’un système de « flotte fantôme », mais Poutine a affirmé que cette attaque n’affecterait pas les exportations russes et n’atteindrait pas les résultats souhaités par Kiev.
Alors que la plupart des questions posées par les médias russes et le public n’ont pas fait l’objet d’un examen critique, deux ont été posées par des correspondants occidentaux : Keir Simmons de NBC et Steve Rosenberg de la BBC. Interrogé sur la responsabilité potentielle des victimes ukrainiennes et russes s’il rejetait le plan de paix de Trump, Poutine a salué les efforts de l’ancien président, mais a rejeté la faute sur l’Occident, qui fait obstruction à un accord.
Les besoins de sécurité de la Russie
Bien que des rapports suggèrent qu’un accord de paix est à portée de main, Poutine a réitéré sa position selon laquelle les besoins de la Russie en matière de sécurité sont primordiaux. Il a exprimé sa volonté de travailler avec le Royaume-Uni, l’Europe et les États-Unis sur un pied d’égalité, tout en insistant sur le respect mutuel.
Il a accusé l’Occident de faire de la Russie un ennemi et a présenté le conflit comme une guerre menée par l’Ukraine avec le soutien de l’Occident contre la Russie.
La « ligne directe » comprenait également des questions plus légères posées par des enfants et des préoccupations concernant les prix de l’énergie exprimées par un journaliste de Yakoutie. Poutine a promis d’aborder ces questions tout en réitérant son engagement à défendre les intérêts de la Russie. (fc)
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