Principaux renseignements
- Les prix du pétrole brut russe ont chuté à des niveaux record en raison des sanctions imposées par les États-Unis, qui ont perturbé les voies d’exportation.
- Pour inciter les acheteurs et écouler les stocks stagnants, les compagnies pétrolières russes offrent des rabais importants sur leur pétrole brut, ce qui se traduit par des prix inférieurs à 25 euros le baril dans certains cas.
- La Russie est confrontée à d’importants déficits budgétaires en raison de la baisse des recettes pétrolières, les analystes prévoyant un déficit budgétaire total pouvant atteindre 8 000 milliards de roubles (85 milliards d‘euros) d’ici la fin de l’année.
Le prix du pétrole brut russe a chuté à des niveaux alarmants en raison des sanctions imposées par les États-Unis. Ces sanctions ont considérablement perturbé les voies d’exportation de la Russie vers des marchés clés tels que l’Inde et la Chine.
De fortes réductions
Le 16 décembre, le brut de l’Oural, une qualité de référence expédiée depuis le port de Novorossiysk sur la mer Noire, s’échangeait à seulement 29,47 euros le baril, ce qui marque une forte baisse par rapport au début de l’année. À Primorsk, le principal centre d’exportation russe de la mer Baltique, le brut de l’Oural se négociait à 30,80 euros le baril.
Pour encourager les acheteurs et écouler les stocks stagnants, les compagnies pétrolières russes offrent des rabais substantiels sur leur brut. Ces rabais ont atteint 19-21 euros le baril à Novorossiysk et 20 euros le baril dans les ports de la Baltique. Certaines cargaisons de l’Oural destinées à la Chine ont même été vendues avec des rabais allant jusqu’à 35 dollars le baril, ce qui a fait passer le prix sous la barre des 25 dollars, un niveau jamais atteint depuis la pandémie.
La réticence de l’Inde
Cette stratégie de rabais reflète la réticence croissante des raffineries indiennes à acheter du pétrole russe. Les traders cités par Reuters indiquent que la Russie perd des milliards de dollars chaque mois en raison de ces sanctions.
L’impact sur les finances de la Russie est évident. Les données du ministère des Finances révèlent une baisse de 34 pour cent en glissement annuel des recettes pétrolières et gazières pour le mois de novembre, avec une baisse cumulée de 21 pour cent sur les onze premiers mois de l’année 2025. Selon les projections, les recettes fiscales provenant du pétrole et du gaz en décembre pourraient chuter à 410 milliards de roubles (4,3 milliards d’euros), soit le chiffre le plus bas depuis août 2020 et une baisse de 49 pour cent par rapport aux niveaux de décembre 2024.
Les déficits budgétaires
Le budget fédéral initial pour 2025 prévoyait un prix moyen du pétrole de 58 dollars le baril, visant 10,94 trillions de roubles (116 milliards d’euros) de recettes fiscales provenant des compagnies pétrolières et gazières. Toutefois, cette prévision a été révisée en milieu d’année et ramenée à un montant plus prudent de 8,65 billions de roubles (91 milliards d’euros), dans l’hypothèse d’un prix du pétrole de 49 euros. Même avec cet ajustement, les analystes estiment que le budget pourrait être inférieur d’environ 300 milliards de roubles (3,1 milliards d’euros).
L’économiste Viktor Tunev prévoit qu’en incluant les budgets fédéraux et régionaux ainsi que les fonds sociaux, le déficit budgétaire total de la Russie pourrait atteindre 8 000 milliards de roubles (85 milliards d’euros), soit 4 pour cent du PIB – le niveau le plus élevé depuis 2020. (fc)
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