Russie prévoit des déficits budgétaires jusqu’en 2042 en raison de la baisse des recettes énergétiques


Principaux renseignements

  • La Russie s’attend à devoir faire face à des décennies de déficits budgétaires en raison de la baisse des recettes pétrolières et gazières.
  • Les déficits projetés suscitent des inquiétudes quant à la viabilité budgétaire à long terme de la Russie, même dans le cadre de scénarios économiques optimistes.
  • Pour financer les déficits croissants, la Russie aura probablement de plus en plus recours à la dette publique, qui comporte des risques fondamentaux.

La Russie est confrontée à une longue période de déficits budgétaires, qui se prolongera au moins jusqu’en 2042 selon les projections du ministère du Développement économique, rapporte bne IntelliNews. La situation budgétaire insoutenable découle de la baisse des revenus du pétrole et du gaz, de l’augmentation des niveaux d’endettement et des dépenses militaires persistantes liées à la guerre en Ukraine.

Déficits croissants

Les prévisions initiales du ministère des Finances tablaient sur un budget presque équilibré pour l’année en cours, mais les chiffres réels ont largement dépassé ces attentes. Le déficit devrait atteindre 2,6 pour cent du PIB, voire dépasser 3,1 pour cent, ce qui souligne la gravité des tensions budgétaires. Si les comparaisons avec d’autres pays comme la France, dont le déficit est plus important en pourcentage du PIB, peuvent suggérer une relative stabilité, les perspectives à long terme de la Russie restent précaires.

Prévisions à long terme

Les nouvelles prévisions à long terme révèlent une tendance persistante au déficit jusqu’en 2029, avec des chiffres projetés oscillant autour de 0,6 pour cent à 0,9 pour cent du PIB. Ces projections reposent sur des hypothèses de stabilité des prix du pétrole, de taux de change favorable du rouble et de croissance économique modérée. Toutefois, les économistes considèrent que ces hypothèses sont trop optimistes, notamment en raison des tensions géopolitiques actuelles et de leur impact potentiel sur les marchés de l’énergie et le commerce mondial.

Même dans le scénario le plus favorable, le déficit devrait atteindre 2,9 pour cent du PIB d’ici à 2042. Un scénario plus prudent prévoit un déficit stupéfiant de 8,4 pour cent du PIB, soit près du triple du niveau actuel. Cet écart croissant entre les recettes et les dépenses suscite des inquiétudes quant à la viabilité budgétaire de la Russie à long terme.

Recettes en baisse

Les prévisions tablent sur une baisse des recettes pétrolières et gazières en pourcentage du PIB, tandis que les recettes non pétrolières et gazières restent stagnantes. Les dépenses, en revanche, devraient augmenter de manière significative, principalement en raison du maintien de dépenses militaires élevées.

Bien que le gouvernement ait l’intention de maintenir les structures fiscales existantes, en s’appuyant sur le Fonds national de protection sociale pour combler le fossé, ce fonds devrait se réduire considérablement au fil du temps.

Dépendance à l’égard de la dette publique

Pour financer ces déficits croissants, la Russie aura de plus en plus recours à la dette publique. Cette dépendance comporte des risques inhérents, car les emprunts nationaux peuvent être coûteux et inflationnistes, surtout en l’absence d’accès aux marchés mondiaux des capitaux.

Le niveau actuel du service de la dette se rapproche déjà de celui de pays dont le fardeau de la dette publique est nettement plus élevé. Les experts estiment que si le gouvernement ne s’attaque pas aux dépenses, en particulier aux dépenses militaires, l’augmentation des impôts deviendra la solution inévitable pour soutenir le budget. (fc)

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