Principaux renseignements
- Les États membres de l’UE s’opposent aux projets phares de défense proposés par la Commission européenne, préférant les initiatives nationales et celles dirigées par l’OTAN.
- Les pays d’Europe du Nord et de l’Est soutiennent les projets, tandis que l’Allemagne, la France et l’Italie préfèrent un développement collaboratif au sein des coalitions existantes.
Plusieurs projets de défense de l’UE sont incertains avant le sommet qui se tiendra à Bruxelles la semaine prochaine. Les dirigeants du bloc semblent prêts à ne pas les approuver, ce qui déclencherait une lutte de pouvoir entre la Commission européenne, qui est à l’origine de ces initiatives, et les gouvernements nationaux. Ces derniers font valoir que les projets de défense à grande échelle relèvent principalement de leur compétence et de l’alliance de l’OTAN, et non de l’organe exécutif de l’UE.
Intérêts nationaux
Des acteurs clés comme l’Allemagne, la France et l’Italie, avec leurs industries de défense et leurs départements d’approvisionnement robustes, favorisent le développement collaboratif des capacités de défense au sein des coalitions plutôt que les projets menés par la Commission. Les diplomates expriment un « scepticisme évident » à l’égard du système phare de lutte contre les drones, bien que son sort reste incertain.
Les pays d’Europe du Nord et de l’Est cherchent à sauver ces projets en exprimant leur soutien lors d’une réunion à Helsinki deux jours avant le sommet de Bruxelles.
Plans de la Commission
La feuille de route de la Commission, dévoilée en octobre, présente quatre projets phares destinés à renforcer les capacités de défense de l’Europe d’ici 2030. Cette ambition est née des préoccupations croissantes à l’égard de la Russie après son invasion de l’Ukraine et des incertitudes entourant les engagements des États-Unis en matière de sécurité sous la présidence de Donald Trump.
Les projets phares comprennent une initiative européenne de défense contre les drones (anciennement le « mur de drones »), une surveillance des flancs orientaux, un bouclier aérien européen et un bouclier spatial européen. La Commission souhaitait obtenir l’approbation des dirigeants européens avant la fin de l’année. Toutefois, les projets de conclusions des sommets ne sont pas encore approuvés, car ils doivent l’être à l’unanimité par les 27 dirigeants de l’UE, un obstacle qui ne sera probablement pas franchi à ce stade.
Mur de drones
Bien que le terme « programme phare » soit absent du projet de conclusions en raison de l’opposition des États membres, certains d’entre eux restent déterminés à poursuivre ces initiatives. La Commission réaffirme son engagement à faire des programmes phares une réalité, en soulignant leur importance pour la préparation de l’Europe d’ici à 2030.
La proposition de mur de drones a attiré l’attention du public et des politiques à la suite d’incidents impliquant des drones en Pologne, en Roumanie, au Danemark et en Allemagne. La Commission envisageait un réseau de capteurs, de systèmes de brouillage et d’armes pour contrer les drones. Cependant, les membres de l’UE forment simultanément des coalitions nationales pour combler les lacunes en matière de défense, indépendamment des propositions phares.
Dynamique changeante
Ce modèle permet aux pays de l’UE de développer et d’acquérir conjointement des systèmes anti-drones, par exemple. Les responsables prévoient que « le travail réel sera effectué par les États membres »
La Commission a proposé de désigner les projets phares comme des projets de défense européens d’intérêt commun, ce qui les rendrait éligibles au financement de l’UE. Toutefois, les coalitions pourraient également proposer des projets d’intérêt commun, la décision finale de financement revenant aux gouvernements de l’UE.
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