Principaux renseignements
- Le premier ministre belge Bart De Wever est favorable à une approche européenne collective de l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine.
- Le partage des risques entre plusieurs pays européens permettrait d’atténuer les répercussions juridiques et financières potentielles.
- Des inquiétudes existent concernant les contestations juridiques de la Russie et les retraits potentiels d’actifs souverains des juridictions européennes en raison des risques géopolitiques.
Le premier ministre belge a exprimé chez Sky News son scepticisme quant à l’octroi d’un prêt à l’Ukraine en utilisant des actifs russes gelés. Tout en reconnaissant le rôle important de la Belgique dans la détention de ces avoirs, il a insisté sur la nécessité d’une solution européenne collective pour atténuer les risques. De Wever a mis l’accent sur les ramifications juridiques potentielles et a souligné l’importance d’une responsabilité partagée entre les partenaires européens.
Partage des risques
Il a imaginé un scénario dans lequel le risque serait réparti entre plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et la France, qui détiennent également des avoirs russes gelés. Cette approche « parapluie », selon lui, éviterait aux nations individuelles de supporter tout le poids des litiges potentiels et des répercussions financières. De Wever a souligné l’importance historique d’une telle démarche, en rappelant le caractère inédit de l’utilisation d’actifs immobilisés à des fins d’aide financière.
À l’issue de sa rencontre avec Sir Keir Starmer, De Wever l’a qualifiée de constructive, mais s’est abstenu de divulguer des garanties spécifiques concernant le partage des responsabilités. Il a reconnu les préoccupations concernant le risque d’exposition, citant le potentiel de longues batailles juridiques et de dommages financiers importants dépassant 190 milliards d’euros.
Inquiétudes juridiques et géopolitiques
Les détracteurs de la proposition soulèvent plusieurs questions. Ils attirent l’attention sur les procès en cours intentés par la Banque de Russie, avertissant qu’une victoire russe pourrait ouvrir la voie à des saisies d’actifs dans d’autres pays sur la base d’arrêts de tribunaux internationaux. En outre, ils soulignent que l’Inde a récemment rapatrié ses réserves d’or de l’UE en raison des risques politiques perçus, ce qui laisse présager d’autres retraits d’actifs souverains des juridictions européennes.
Le Japon, autre membre du G7 dont les avoirs russes ont été gelés, a exprimé des réserves quant à l’appropriation de ces fonds, invoquant l’absence d’autorité légale. Malgré les pressions exercées par d’autres pays du G7, le Japon privilégie le maintien de relations pragmatiques avec la Russie, son voisin maritime. La réticence de Tokyo souligne les considérations géopolitiques complexes qui entourent l’utilisation des avoirs gelés pour le soutien financier de l’Ukraine.
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