Entreprises russes réclament 50 milliards d’euros à l’Union européenne


Principaux renseignements

  • Les entreprises russes réclament 50 milliards d’euros aux États membres de l’UE pour les pertes financières qu’elles ont déjà subies en raison des sanctions.
  • L’action en justice utilise le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS), qui contourne les tribunaux nationaux et confie l’examen du litige à des experts indépendants.
  • La Belgique s’oppose à l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’aide à l’Ukraine en raison des craintes de litiges ISDS et de représailles de la part de la Russie.

Les entreprises russes intentent des actions en justice contre les États membres de l’UE, réclamant plus de 50 milliards d’euros de compensation pour les pertes qu’elles attribuent aux sanctions imposées à la Russie. Ces poursuites s’appuient sur un mécanisme appelé « règlement des différends entre investisseurs et États » (RDIE), qui permet à des entreprises privées de poursuivre des gouvernements pour des préjudices perçus comme portant atteinte à leurs intérêts en raison d’une politique ou d’une législation.

Contournement des tribunaux nationaux

Conçu à l’origine pour protéger les entreprises étrangères engagées dans des litiges contractuels, l’ISDS contourne les tribunaux nationaux et s’appuie sur un panel d’experts indépendants pour statuer sur les affaires, un processus critiqué pour son manque de transparence et l’absence de possibilités d’appel.

Un rapport récent de la Coalition européenne pour le commerce et la justice (ETJC) fait état de 24 affaires de ce type contre des pays de l’UE, réclamant collectivement 53 milliards d’euros de compensation. Un cas notable concerne Mikhail Fridman, un oligarque russe de premier plan, qui réclame plus de 13,5 milliards d’euros au Luxembourg pour le gel de ses avoirs. Ce procès pourrait coûter au Luxembourg la moitié de son budget annuel.

Inquiétudes de la Belgique

Le rapport de l’ETJC coïncide avec les efforts de la Commission européenne pour obtenir plus de 200 milliards d’euros d’actifs russes gelés afin de financer l’aide à l’Ukraine. La Belgique a exprimé une forte opposition à ces plans, citant les litiges ISDS potentiels comme une préoccupation majeure.

Le gouvernement belge s’attend à des représailles de la part de la Russie et à des répercussions financières potentielles pour des institutions belges telles qu’Euroclear, qui détient une part importante des fonds de la Banque centrale russe. Au cours des derniers mois, des investisseurs russes ont déjà déposé quatre plaintes contre la Belgique dans le cadre de l’ISDS au sujet d’actifs gelés détenus par Euroclear.

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