Principaux renseignements
- La vision « America First » donne la priorité aux intérêts nationaux plutôt qu’à l’intervention mondiale et à la promotion des valeurs démocratiques à l’étranger.
- La stratégie vise à réduire la présence américaine au Moyen-Orient et à accroître l’influence dans l’hémisphère occidental.
- L’approche du président Trump encourage la diplomatie avec la Russie et la coopération économique en Asie, tout en plaidant pour un renforcement des liens avec les « partis européens patriotiques ».
La stratégie de sécurité nationale de la Maison-Blanche, récemment publiée, offre un aperçu de la vision « America First » du président Trump et de ses implications pour les relations mondiales. Ce document de 33 pages marque une rupture importante avec les priorités qui ont guidé la politique étrangère américaine pendant des décennies. Le texte affirme que la stratégie américaine s’est écartée de la trajectoire prévue et préconise de se concentrer davantage sur les intérêts nationaux.
Réorientation des priorités
Le document exprime des inquiétudes quant à l’avenir de l’Europe. Il prédit un potentiel « effacement des civilisations » et suggère que certains membres de l’OTAN pourraient devenir majoritairement non européens d’ici quelques décennies. Il propose de réduire la présence américaine au Moyen-Orient, qu’il considère davantage comme un centre d’investissement que comme une préoccupation majeure. Dans l’hémisphère occidental, la stratégie met l’accent sur l’expansion de l’influence américaine et le rétablissement de sa domination. Pour l’Afrique, l’accent est mis sur le commerce plutôt que sur la promotion des valeurs démocratiques.
Le document remet en question la notion d’Amérique en tant qu’arbitre mondial de la démocratie, affirmant que l’intervention des États-Unis devrait être limitée aux situations menaçant directement leurs intérêts. Les relations commerciales priment sur l’imposition de valeurs à d’autres nations.
Migration
La stratégie critique les migrations incontrôlées, estimant qu’elles portent atteinte à la souveraineté nationale et qu’elles peuvent avoir un impact sur les alliances américaines. Elle exprime un certain scepticisme quant à la capacité de l’Europe à rester un allié fiable, compte tenu de sa faiblesse économique et de son instabilité politique présumée. Le document encourage le soutien aux « partis patriotiques européens », reflétant ainsi la préférence du président Trump pour les mouvements nationalistes, tout en s’écartant du principe traditionnel de non-ingérence dans la politique intérieure des alliés.
Ukraine et Russie
En ce qui concerne l’Ukraine, la stratégie souligne les divergences d’opinion avec les responsables européens qui nourriraient des attentes irréalistes en matière de guerre. Certains gouvernements sont critiqués pour avoir sapé les processus démocratiques.
Le document reconnaît le potentiel de conflit entre la Russie et l’Europe, mais s’abstient de suggérer une implication directe des États-Unis. Contrairement à l’accent mis par le président Biden sur un soutien inébranlable à la sécurité européenne, cette stratégie met l’accent sur l’engagement diplomatique pour atténuer les risques.
Focus économique sur l’Asie
L’Asie et la région indopacifique sont présentées comme des opportunités de coopération économique et de partenariats stratégiques. L’objectif de la Chine est la « vitalité économique », obtenue grâce à une relation équilibrée combinée à la dissuasion militaire. Le maintien de la supériorité militaire des États-Unis sur la Chine est essentiel pour atteindre cet équilibre.
Le document s’aligne sur l’accent mis par le président Trump sur les sphères d’influence, en particulier dans l’hémisphère occidental. Il aborde les préoccupations liées au trafic de drogue en provenance d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale et fait allusion au contrôle des ressources de l’Arctique. La stratégie souligne la réaffirmation de la doctrine Monroe afin de rétablir la domination américaine et de protéger les intérêts des États-Unis.
Réaction européenne
La responsable de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, reconnaît les critiques formulées à l’encontre de l’Europe dans la stratégie, mais maintient que les États-Unis restent un allié crucial. Elle a appelé à plus de confiance de la part de l’Europe et a proposé de travailler ensemble pour répondre aux préoccupations exprimées dans le document. Tout en reconnaissant les divergences d’opinion, Kallas a réaffirmé l’importance durable de la relation transatlantique.
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