Le récent avis du Conseil supérieur de la santé (CSS) sur l’utilisation des écrans a relancé le débat politique sur les réseaux sociaux et les jeunes. Bien que les experts plaident en faveur d’une approche nuancée et mettent en garde contre les conséquences du temps passé devant les écrans, les opinions politiques divergent quant aux mesures à prendre.
Principaux renseignements
- Le Conseil supérieur de la santé a publié cette semaine un rapport sur les réseaux sociaux chez les jeunes. Il y plaide en faveur de règles plus strictes sans pour autant imposer une interdiction effective.
- La ministre de la Numérisation, Vanessa Matz (Les Engagés), est favorable à une telle interdiction, mais sans fixer d’âge minimum.
- Le parti Vooruit souhaite quant à lui interdire tous les réseaux sociaux aux moins de 15 ans.
Le nouveau rapport du Conseil supérieur de la santé ne mâche pas ses mots : l’utilisation excessive des écrans a des inconvénients physiques indéniables pour les enfants en pleine croissance. Le Conseil souligne une augmentation de la sédentarité, un risque accru d’obésité, de troubles du sommeil et de myopie chez les jeunes utilisateurs.
Pourtant, la conclusion des experts n’est pas manichéenne. Une interdiction totale des smartphones pour les enfants de moins de 13 ans est jugée improductive et inapplicable. Le Conseil supérieur de la santé préconise plutôt une « approche progressive » et la limitation de l’accès aux réseaux sociaux pour les jeunes de moins de 13 ans.
Vooruit souhaite une interdiction jusqu’à 15 ans
Pour le parti Vooruit, l’avis du HGR ne va toutefois pas assez loin. Le président du parti, Conner Rousseau, saisit l’occasion offerte par ce rapport pour réitérer son plaidoyer en faveur d’une interdiction stricte des réseaux sociaux jusqu’à l’âge de 15 ans. Selon Rousseau, les jeunes sont exposés à des idées toxiques et à des défis dangereux qui leur « pourrissent le cerveau ». « Je veux que les enfants puissent à nouveau être des enfants », déclare-t-il avec combativité dans Het Nieuwsblad.
Les socialistes s’inspirent d’exemples étrangers, comme le Danemark, et plaident en faveur d’un couplage avec l’application itsme afin de rendre les contrôles d’âge infaillibles. Ils sont confortés dans leur position par un rapport récent du Parlement européen qui suggère même une interdiction jusqu’à l’âge de 16 ans sans autorisation parentale.
Vanessa Matz
La ministre fédérale de la Numérisation, Vanessa Matz (Les Engagés), souhaite également instaurer un âge minimum. Elle déclare à VRT NWS qu’un cadre juridique est nécessaire. Sans se fixer sur un âge spécifique, Matz souhaite miser sur une vérification efficace de l’âge via l’authentification numérique afin de lutter contre l’anonymat et le contournement des règles. Le Parlement va bientôt lancer une enquête à ce sujet.
La ministre flamande des Médias, Cieltje Van Achter (N-VA), ne voit pas l’intérêt d’augmenter la limite d’âge actuelle de 13 ans. Elle se sent soutenue en cela par l’avis du Conseil supérieur de la santé. Elle souhaite toutefois que les règles existantes soient beaucoup mieux appliquées dans la pratique.
Critique de la « politique symbolique »
L’opposition exprime un avis très différent. Le député vert Bram Jacques estime qu’une interdiction « n’est pas la solution ». Il reconnaît les problèmes liés aux réseaux sociaux, mais préconise de s’attaquer au cœur du problème : les algorithmes et les modèles économiques des entreprises technologiques. Selon Jacques, les pouvoirs publics doivent s’attacher à réglementer les contenus préjudiciables et à renforcer l’éducation aux médias chez les jeunes.
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